J’en ai découvert l’existence totalement par hasard (l'exposition, pas la ville de Montréal), en cherchant
sur le web des renseignements sur les spécimens sous cloche.
Et pourtant… pourtant !
Jusqu’à présent, c’est la meilleure exposition que j’ai vu
sur le sujet des curiosités. Elle détrône celle du Musée de la Civilisation, ce
qui n’est pas peu dire !
Une brève mais pertinente mise en contexte
On initie le visiteur aux concepts de naturalia, scientifica, artificialia et exotica.
L’exposition cherche à évoquer, par son esthétisme, les
véritables cabinets post-Renaissance auxquels elle fait régulièrement allusion.
On croirait visiter un ancien château.
Une vitrine est consacrée aux canulars, ce que je trouve
extrêmement important. (Dans un billet à venir, je parlerai de l’impact positif
des canulars dans le développement des sciences, de même que de la manière d’utiliser
les canulars dans une classe pour développer le sens critique et le réflexe de
s’informer à des sources fiables). La vitrine de l’exposition nous montre
notamment un béozard, une corne de licorne (lire « défense de narval »),
une jenny haniver (ou « évêque de mer », malheureusement masqué par
mon flash) et un wolpertinger (autrement dit, un lapin à panache, qui deviendra le jackalope des Américains, les
immigrants européens ayant amené le mythe avec eux).
La vitrine de l'exposition (la Jenny Haniver est derrière l'étoile du flash)
Photo prise sur le web et et gravure ancienne de Jenny Haniver (ou Évêque de Mer)
Je dirais que l’exposition favorise surtout les naturalia, mais on peut voir de
magnifiques exotica, artificialia et scientifica.
On peut ici voir ma fille qui rêve peut-être d’être la prochaine
Futurible ou une future Jean-Louis Trudel.
Tenez, j’ouvre une
parenthèse :
Je suis un peu agacé par les parents qui disent que leurs enfants sont trop jeunes pour les musées : ce genre d’exposition est parfaite pour les enfants de 1 à 3 ans. Ma fille a 19
mois et A-DO-RE ces visites, que ce soit la présente exposition, Curiosités ou Venenum
du Musée de la Civilisation, ou les petits cabinets dont commencent à se doter
les jardins zoologiques (j’y reviendrai dans un autre billet). Bien sûr, enfants plus âgés, adolescents et adultes s’y intéresseront tout autant.
Pour les très jeunes enfants,
la visite est vraiment stimulante. La plupart des objets exposés font référence
à des éléments très concrets de leur univers : animaux, plantes, coquillages,
roches. Le très grand nombre de pièces exposés et la diversité de celles-ci permettent
aux bambins, dotés d’une brève durée d’attention, de passer rapidement d’un
objet à l’autre sans se lasser. Finalement, comme les pièces montrées sont
généralement choisies pour être impressionnantes et colorées, l’enfant est
naturellement attiré vers les vitrines.
L'émerveillement est la voie d'or vers le désir de connaître.
L'émerveillement est la voie d'or vers le désir de connaître.
***
Revenons à notre exposition.
L’une des pièces, dite « chambre aux merveilles »,
est à couper le souffle. Ma fille y est entrée et est restée bouche bée un gros
cinq minutes, se contentant d’écarquiller les yeux et de tourner lentement sur
elle-même.
J’ai agi pareillement.
Je n’ose pas divulgâcher cette pièce alors je ne vous en
montre que de petits échantillons.
Esthétisme, cohérence chromatique et symétrie prédominent sur le classement
scientifique.
Plus de 50 spécimens sont préservés dans le formol, et la pièce
contient plus de 800 merveilles.
Bref, une exposition qui vaut vraiment le détour… et que
dire de la boutique de souvenirs ? Que dire, QUE DIRE !?!?
Juste que j’aurais facilement pu y passer mes économies,
mais que j’ai été très, très sage…
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