vendredi 31 mai 2019

Aux origines d’une passion


Les sciences naturelles (et les grands explorateurs naturalistes) sont pour moi une passion depuis l’enfance. Comme beaucoup d’enfants, j’y suis venu en m’intéressant d’abord aux dinosaures. Toutefois, un élément majeur allait vite me permettre d’élargir mes horizons : j’avais tout juste six ans quand mon oncle Marcel m’apportant, sur une VHS, un documentaire sur la paléontologie qu’il avait enregistré pour moi à Radio-Québec. C’était l’un des vieux documentaires de la National Geographic (vous vous souvenez du thème ? Tata-tataaa-ta, tata-tata, tata, tata, ta !


Ce qui était bien, c’est que l’épisode suivant était annoncé à la fin et, dans ce cas précis, il s’agissait sur la faune du Zaïre (aujourd’hui République Démocratique du Congo) et on pouvait apercevoir, dans l’extrait, un okapi… quel choc ! Dans les années 80, la plupart des adultes ignoraient l’existence de cet animal — alors imaginez un enfant de six ans ! Il n’en fallait pas moins pour me convaincre d’écouter le documentaire de la semaine suivante, puis le prochain… vinrent vite s’ajouter les films du Commandant Cousteau et les épisodes d’Omnisciences (« l’ancêtre » de Découvertes, animé par la sémillante Claire Pimparé, alias Passe-Carreau).

J’en suis vite venu à rêver d’être un explorateur, arpentant des contrées inconnues pour en recenser la faune et la flore.

Un album m’a d’ailleurs spécialement marqué à ce sujet : Les derniers Géants, de François Place. Mon parrain me l’avait offert pour mes neuf ans.



Il s’agit d’un conte extraordinaire, fascinant et sensible, avec une finale coup-de-poing qui m’a bouleversé. J’en recommande la lecture, même une fois adulte. Le personnage principal, Archibald Leopold Ruthmore, est un scientifique naturaliste du XIXe siècle des plus représentatifs.
Jetez un œil à son bureau :



Cette illustration m’a profondément marqué. Enfant, je pouvais passer d’interminables moments à scruter cette image, analysant chaque détail, inventant une histoire pour chaque élément. Je m’étais juré que j’aurais, un jour, un bureau comme celui-là  — avec un cabinet aux curiosités comme celui de Rodolphe II de Habsbourg, vu dans un documentaire.

C’est donc ce rêve que je réalise à travers l’élaboration de mon cabinet.

Avec l’émerveillement que seul un enfant peut avoir, j’observais la nature et je la dessinais en imitant les planches d’Archibald montrées dans l’album et celles du vieux dictionnaire (dont j’ai déjà parlé dans le billet sur les livres anciens).


C’est peu de temps après cela que mes parents ont décidé de m’offrir mon premier « Les yeux de la découverte » de chez Gallimard. Quels beaux ouvrages, s’adressant autant aux enfants qu’aux adultes !



Celui sur les insectes fut le premier que j’ai reçu, mais j’en ai eu neuf au total, au gré des anniversaires et des fêtes de Noël.











Je les ai gardés précieusement jusqu’à ce que, quelques années plus tard, on décide de faire du « ménage » contre mon gré dans ma bibliothèque et qu’on s’en débarrasse. Qu’à cela ne tienne, je suis en train de reconstituer ma collection grâce aux bouquineries !

En sixième année, à la suggestion d’une enseignante, j’ai découvert Jules Verne. Mes deux récits favoris resteront toujours Vingt Mille Lieues sous les Mers et Voyage au Centre de la Terre qui se rapprochaient le plus de mes rêves d’exploration.




D’autres récits m’ont fait vibrer de la même façon :  L’Île aux fossiles vivants d’A. Massepain, Le monde perdu d’A. Conan Doyle, d’autres Verne bien évidemment… pour ne citer que ceux-là.




Pour mes 13 ans, ma grand-mère paternelle m’a offert l’extraordinaire ouvrage Les grands explorateurs, chez Larousse. Une énorme brique, aux illustrations splendides, qui m’a fait découvrir Charles Darwin, Othniel Charles Marsh, le fameux docteur Livingstone, Richard Burton, les naturalistes de Cook et Magellan et ainsi de suite…



…de véritables « Archibald Leopold Ruthmore » comme dans Les derniers Géants !  Me faire voler cet ouvrage l’année suivante fut l’un des grands drames de mon enfance (le pire étant que j’ai toujours soupçonné la stagiaire en classe de géographie) mais encore là, une bouquinerie m’a permis d’en retrouver un exemplaire. Ce qui importe c’est que, par la suite, je me suis mis à lire sur les grands scientifiques du XIXe siècle et devenir curieux du monde qui m’entoure avec l’envie de tout connaître sur tout.




Un trait de personnalité qui ne m’a jamais quitté.

En conclusion, je citerai Darwinia, le roman qui m’a le plus récemment fait vivre l’ivresse d’explorer une terre inconnue…



mardi 28 mai 2019

Curieuse expédition : hall aux artefacts, musée des sciences et technologies d’Ottawa


Afin de puiser de l’inspiration pour mon cabinet, je suis allé au musée. Voici quelques vitrines m’ayant spécialement inspiré.



Des appareils de navigation. J’avoue avoir un faible pour ces antiquités qui m’évoquent les grandes explorations où l’on découvrait la faune et la flore de mondes nouveaux. Mon cabinet contient quelques-uns de ces appareils qui feront l’objet un futur billet.


Antique matériel médical et naturaliste. J’ai déjà montré ma trousse d’apothicaire, mélange de vraies antiquités et de répliques faites à la main. Depuis la publication de ce billet, j’ai acheté un petit lot de nouveautés que je présenterai éventuellement.


J’ai jeté un regard spécialement attentif sur les lentilles sur pied servant à diriger la lumière… je crois que je pourrais m’en fabriquer une assez facilement. À suivre…


Miroirs et lentilles. Il s’agit présentement d’une lacune dans mon cabinet — je reste vigilant. Un prisme à décomposer la lumière serait un bon début : il s’en vend pour quelques dollars sur Amazon. Ce sera surement pour mon prochain budget de folies…


Télescope. Soupir… j’en ai vu un magnifique chez mon antiquaire favori, datant du XVIIIe siècle… mais c’est beaucoup trop au-dessus de mon budget. Pour l’instant, je me contente d’une longue-vue et de jumelles antiques.



Appareils télégraphiques. Un autre objet que j’aimerais posséder mais, faute de budget, je devrai me satisfaire d’une réplique… à suivre, bis.

Ceci n'est qu'un bref survol du hall, mais j'y ai puisé de nombreuses idées... j'aurais pu mettre des dizaines de photos, aussi je vous recommande de faire vous-même cette visite.

lundi 27 mai 2019

Planches de naturaliste



J’en ai parlé dans mon billet sur les livres anciens, j’adore les vieilles planches d’histoire naturelle. Elles donnent un très bel effet dans un cabinet de curiosités.

J’en ai récemment vu dans la boutique de souvenir d’un musée, au format « carte postale », autrement dit 4x6.



Quelle ne fut ma surprise quand j’ai constaté qu’on les vendait 9$ pour trois… soit trois dollars chacune !

Bon, écoutez… je comprends que les musées doivent trouver des sources de financement mais rendu à un certain point, j’appelle ça rire du monde…

Voici comment obtenir exactement la même chose pour 12 cents, soit vingt-cinq fois moins cher.
Sortez vos cellulaires et prenez une photo de la carte postale de votre choix. Pour l’exemple, je prendrai l'élégante planche de minéralogie. Veillez à la prendre bien en face.

(si on vous interdit de prendre des photos, notez le nom de l’artiste au revers de la carte postale, puis googlez, dans l’exemple ici, « Cavallini minéralogie art »).

En passant, pour ceux qui auraient des remords… ces planches sont des œuvres vieilles de plus d’un siècle, elles sont donc du domaine public et chacun peut en faire ce qu’il veut.


Bref, si vous avez pu prendre la photo, vous allez la glisser dans Google Image.



Ensuite, cliquez sur « Grande »



Prenez l’image à plus haute résolution.



Puis allez les sortir à 12 cents chacune au comptoir photo d’une pharmacie, d’un Walmart ou peu importe (je vous suggère le fini mat). Qui plus est, vous avez l’avantage de choisir la dimension de votre choix pour quelques sous supplémentaires.


Bref… à la caisse de la boutique du musée, un client a acheté dix modèles différents (!) pour un total de 90 dollars + taxes… et aurait pu avoir la même chose pour 3,60 $ (trois exemplaires de 10 modèles à 12 cents). Non, mais…

Par la suite, continuez à fouiller le web… il y en a des centaines (sans exagération) sur le web. Vous repérez une image qui vous plait mais elle est trop petite ? Reprenez la méthode ci-haut. Avec un peu de recherche, vous (re)découvrirez des œuvres magnifiques qui agrémenteront votre cabinet.

Coût du projet: 12 cents
Temps investi : 10 minutes

jeudi 23 mai 2019

Les livres anciens



Dire que j’aime les livres scientifiques anciens est un euphémisme. Il serait plus juste de dire que je les adore, que je les chéris comme des joyaux précieux. Ce sont de beaux objets, fabriqués avec des matériaux nobles et reliés avec soins. Mais surtout, ils offrent une extraordinaire plongée dans l’esprit du scientifique de jadis.

Prenez l’exemple de celui-ci, que m’a offert par l’écrivaine Francine Pelletier.



Il est fascinant d’y lire que l’Arabie Saoudite est un pays d’une pauvreté pitoyable, vivant d’un précaire pastoralisme et d’une piètre agriculture d’oasis et sans aucun avenir économique possible à moyenne échéance… un texte écrit, bien entendu, avant la découverte des gisements de pétrole arabes, et bien avant que les moteurs à essence ne changent la face de notre civilisation. D’un autre côté, les descriptions l’empire austro-hongrois sont extraordinaires et on y explique avec un grand luxe de détails pour quelles raisons cet empire devrait perdurer encore deux siècles, au minimum… même constat pour l’empire russe tsariste, d’ailleurs.



Le livre porte également ses préjugés d’époque, notamment celui d’une « hiérarchie des races humaines » au sommet de laquelle se trouve l’homme blanc centre-européen… et précise qu’en dépit des textes sensationnalistes de Jules Verne, atteindre la Lune est une totale impossibilité scientifique.




Ma passion pour les anciens livres a débuté avec ce gros dictionnaire général qui, jusqu’à l’achat d’un Larousse 1995 à mon entrée au secondaire (voilà qui ne me rajeunit pas), était le seul dictionnaire de la famille.



Je pouvais passer de longs moments à contempler les magnifiques planches d’histoire naturelle qui l’enjolivaient.



J’ai fini par hériter du dictionnaire et il fait bonne figure dans mon cabinet, toujours laissé ouvert sur une planche illustrée, bien que change la page de temps en temps.



D’ailleurs, je crois que les livres anciens sont indispensables dans tout bon cabinet de curiosités.

J’ai trouvé ces trois-là chez Écolivre, à cinquante cents chacun.



Encore une belle plongée… quel plaisir de voir les éléments chimiques classés selon le tableau périodique original de Mendeleïev, assez différent de celui qu’on connait aujourd’hui, et de constater que des éléments qu’on utilise si communément aujourd’hui (hélium, néon et radium, notamment) y sont inconnus.

 Principles of physical chemistry


 Textbook of geology

Introduction to geology

Un bon scientifique du XIXe siècle ne pourrait effectuer ses recherches sans maîtriser la langue latine. J'accorde une place de choix à ce dictionnaire latin que m'a offert le frère Gilles Lindsay quand j'étais au secondaire. 



C’est bien beau tout ça, me direz-vous… mais où trouve-t-on des livres de cet âge ?
Encore ici, je vous invite à aller sur Kijiji : vous en trouverez pour une bagatelle.

Sinon, je suggère quelques belles éditions de livres plus récents mais ayant un délicieux charme vieillot. Voici une collection des œuvres de Jules Verne qui donne aussitôt un fort cachet à toute une pièce pour peu qu’on les expose agréablement, par exemple sur une tablette spécialement réservée à cet effet.



Les bouquineries et les magasins de seconde main comme le Village des Valeurs tiennent souvent de belles éditions des grands classiques de la littérature.

Voici, à titre d’exemple, un Don Quichotte…



…et un Comte de Monte-Cristo.



La plupart ne seront pas vendus plus cher qu’un dollar ou deux.

Idem pour la Tanakh (bible hébraïque regroupant Torah, Nevi’im et Ketouvim). À trois dollars chez Écolivre, je n'allais pas la laisser passer... 



Tout agnostique suis-je, j’ai toujours trouvé les caractères hébreux fascinants.



Ou encore…

Le bon vieux Dollarama propose ces temps-ci de magnifiques carnets de notes d’apparence vintage, dans des teintes claires et foncées, et dotées d’un élégant marque-page en tissu.

Il suffit d’imprimer sur papier journal quelques couvertures d’anciens ouvrages dédiés aux sciences naturelles (mots-clés Google : vintage natural science book cover). Le résultat, fort satisfaisant, ne nécessite que quelques minutes de travail, soit le temps d’étendre une bonne couche de Mod Podge.



Croyez-moi, il y a un réel plaisir à prendre des notes dans un carnet comme celui-ci… griffonner la moindre liste de courses prend un soudain un air solennel.

(Coût du projet : 3,50 $ le carnet)


Bref, un minimum de recherche ou d'huile de coude devrait vous permettre de dénicher quelques volumes qui ajouteront du sérieux à votre cabinet.

mercredi 22 mai 2019

Spécimens sous cloche


Pour deux petits dollars bien investis à la Ressourcerie de Lévis, cette cloche à fromage avec une base en bois fut vite reconvertie en verre d’exposition pour ce crâne de raton-laveur découvert lors d’une promenade avec ma conjointe.




[J’en profite pour improviser un petit cours d’ostéologie. Nettoyer des ossements n’est pas très difficile. J’utilise une brosse à dents pour bébé pour les petits orifices et une brosse à légumes pour les plus grandes surfaces. Une pince à cils me sert à retirer les débris accumulés. Ensuite, faites bouillir vos ossements dans un litre d’eau saturée de bicarbonate de soude pendant une petite heure. Laissez sécher vos os au soleil durant trois jours en les rentrant à l'intérieur le soir venu.]




Bon, vous me direz qu’on n’a pas tous la chance de tomber sur des ossements intéressants en marchant dans un parc. Je l’admets. Mais dans un autre billet, j’expliquerai comment obtenir quelque chose d’intéressant avec les os d’un poulet (oui-oui…)


Mais pour en revenir à ce concept de cloche, l’effet m’a vraiment plu alors j’ai décidé de récidiver. Le Dollarama vend, pour 3$ ces chandelles d’un look discutable et dégageant une odeur qui l’est davantage.





Reste que la cloche est d'une belle forme et qu’elle est en verre. Une fois départie de sa chandelle et posée sur une base de bois, ça change tout. Pour ce faire, j’ai choisi un sous-tasse offert gratuitement chez Davids Tea, le logo face au sol de manière à ce qu’il ne soit pas visible.



Et voilà un fort beau présentoir pour ce morceau de corail pétrifié, ramené d’un voyage de jeunesse sur les plages de Wildwood, É-U.




Coût du projet : 
Grosse cloche, 2$
Petite cloche, 3$

Temps investi :
Quelques minutes