Il est difficile de déterminer avec précision le début de l'histoire du tir à l'arc dans la mesure où les éléments susceptibles d'apporter des preuves directes étaient réalisés en matériaux périssables (bois, cordes et plumes). Les recherches archéologiques ont permis la découverte de fragments d'arcs et de flèches exceptionnellement conservés dans des tourbières datant de la fin du Paléolithique supérieur. Toutefois il existe de forte présomption de l'usage de l'arc dès les phases anciennes du Paléolithique supérieur.
Les plus anciennes preuves directes incontestées de l'utilisation de l'arc ont été mises au jour dans la tourbière de Stellmoor. Le site a été daté par le radiocarbone entre 12 680 à 11 590 ans av. JC.
L’arc fut d’abord un outil de chasse, s’inscrivant dans l’évolution des projectiles longs : d’abord l’épieu qu’on tenait à la main, puis la lance (plus fine) qu’on lançait, puis la sagaie (encore plus fine) pour laquelle on fabriquait des propulseurs, et finalement la flèche qu’on décochait à l’arc.
On trouve des arcs dans toutes les cultures à travers le globe, bien qu’elles soient rares en Océanie.
Pointe de flèche grecque (circa 500 av. JC)
Datée du Ve siècle av. JC, cette pointe provient d’une flèche ayant probablement été décochée par un Athénien. Contrairement aux Romains, qui n’utilisèrent pas l’arc avant d’essuyer quelques cuisantes défaites (Clodjee, si tu désires donner des précisions en commentaire, je t’en prie), l’arc a toujours eu une place importante dans la culture grecque.
Apollon est le dieu des archers, du soleil (et de la peste, mais on en parle moins !) est considéré métaphoriquement comme tirant des flèches invisibles. Artémis, déesse des zones sauvages et de la chasse, et Éros, dieu de l'amour, sont souvent représentés avec un arc. Les premières représentations du héros Héraclès (Hercule) le dépeignent comme un archer, ainsi qu'Ulysse.
L'arc était alors à double courbure : formé par deux cornes polies et mises bout à bout, sa corde n'est attachée qu'à une seule des deux extrémités lorsque l'arc ne sert pas. L'arc est posé à terre pendant que l'archer le prépare : l'extrémité de la corde passe par un crochet fait d'or pour tendre la corde. Une fois suffisamment tendu, la courbure de l'arc est inversée.
Pointe de flèche en silex, fabrication récente avec technique ancestrale
L'archerie était profondément répandue parmi les peuples Amérindiens de l'époque précolombienne. L'arc et la flèche auraient été introduits au Canada vers 1000 avant J.C. par les paléoinuits. Ces derniers ont vraisemblablement apporté cet ensemble technique depuis l'Asie en passant par l'Arctique et le Labrador. Ensuite, il se serait diffusé par le Fleuve St-Laurent vers l'ouest et le sud.
Cette pointe de flèche reprend la technique traditionnelle wendat. Elle est en silex et passablement grosse et lourde. Elle n’a pas une énorme portée mais dispose d’un grand pouvoir de pénétration, idéale pour la chasse au gibier nordique comme le caribou ou l’orignal. Le but de l’archer n’est pas de tuer l’animal sur le coup, mais bien de lui faire perdre un maximum de de sang lors de sa fuite jusqu’à ce que mort s’ensuive.
Flèches et arc de Nouvelle-Guinée, début XIXe siècle
Obtenue en faisant des échanges avec un autre cabinetier. L’ensemble comprend un arc de 90 cm et un carquois en peau de buffle contenant quatre flèches.
Ces flèches sont dotées d’une énorme pointe aux bords tranchants. Elles ne portent pas d’empennage et étaient plutôt attachées à une corde de fibres végétales et de tendons.
Ces flèches était utilisées pour la pêche aux requins (ou la chasse, à vous de voir comment vous considérez la chose).
À marée haute, quelques chasseurs se placent au sommet des arbres qui bordent la plage et laissent patauger dans l’eau des rongeurs sanguinolents (grâce à leur sens de l'odorat exceptionnel, les requins carnivores peuvent détecter une goutte de sang dans plus de 4 000 000 litres d'eau).
Lorsqu’un requin approche pour engloutir l’appât, les chasseurs le bombardent de flèches qu’ils attachent solidement aux troncs d’arbres, puis attendent la marée basse. Le requin, incapable de regagner la mer, s’échoue et suffoque.
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