J’achève de monter les spécimens que j’ai capturé durant l’été…
voici où j’en suis.
Montage en mouvement figé.
J’avais vu un montage comme celui-ci dans un musée et j’en
voulais absolument un.
Là vous me demanderez où est passée mon éthique du spécimen
unique…
Du calme… ces scarabées, dits « scarabées japonais »,
sont une espèce étrangère envahissante. Ils ont probablement été introduit dans
des produits agricoles en provenance du Japon. Au Canada, c’est en 1939 que le
premier scarabée japonais a été observé.
Typiquement, lorsqu’un scarabée japonais a terminé de
s’alimenter sur une feuille, il ne reste plus qu’un squelette de nervures. Cet
insecte peut donc réduire grandement la proportion de plantes cultivables et
ainsi ruiner les récoltes en plus de causer des pertes économiques importantes.
Au Japon, l’insecte n’est pas considéré comme une espèce
nuisible parce qu’une foule de prédateurs, de parasites, de virus, de bactéries
et de pathogénies réduisent les populations.
Donc je n’ai eu aucun remord à cueillir (littéralement :
ils sont des dizaines et restent très passifs) plusieurs scarabées japonais
dans le potager de mon amie.
Reste que je les trouve magnifiques… ils sont donc parfait
pour ce montage dit « en mouvement figé ».
Avant l’invention du cinéma (ou plutôt de ses ancêtres — zootrope,
praxinoscope et zoopraxiscope), les modèles en mouvement figé étaient la
meilleure façon d’étudier le mouvement chez les insectes.
Praxinoscope et effet visuel de cet appareil — j’ai
déniché un tutoriel pour en fabriquer un, que je compte faire l’été prochain
pour montrer le vol d’un colibri.
Sur mon modèle en mouvement figé, on peut voir le scarabée
en posture de repos (en bas), puis se dresser sur ses pattes (partie
inférieure), ouvrir ses ailes (partie supérieure) et en posture de vol (en
haut).
Ce fut mon montage le plus long à faire et j’y ai perdu la
moitié des spécimens capturés dans ma quête des poses parfaites. Le socle est
un pied d’affichette du Dollarama, coupé à sa base et percé d’un trou où j’ai
enfoncé une baguette chinoise. Le dôme est simple un verre pour boire.
Castes myrmécéennes
Les fourmis constituent la famille des formicidés et, avec
les guêpes et les abeilles, sont classées dans l’ordre des hyménoptères. Ces
insectes sont dits « eusociaux » : forment des colonies, extrêmement
complexes, contenant de quelques dizaines à plusieurs millions d’individus.
Certaines espèces forment des supercolonies à plusieurs centaines de millions
d’individus.
Les fourmis fossiles les plus anciennes sont datées de
l'Albien, un étage géologique vieux d'environ 100 millions d’années mais on estime
que les premières espèces pourraient être apparues au Crétacé inférieur, entre
120 et 143 millions d'années. Les fourmis semblent avoir divergé d’insectes
apparentés à des guêpes solitaires (certaines espèces de fourmi ont d'ailleurs
conservé un dard et seules les ouvrières ont perdu leurs ailes)
Ici, on peut voir trois castes de la fourmi charpentière :
ouvrière, soldate et reine, ainsi qu’un œuf.
J'espère que l'une d'elle est celle qui a refusé l'aide à la cigale. Mais comme les Fables datent de plusieurs siècles, j'en doute...
Environ 1% des espèces de fourmis recensées dans le monde
sont des fourmis sans reine. Elles vivent au sein de colonies très réduites
dans lesquelles certaines ouvrières se reproduisent. Le privilège de la
reproduction est le fruit d’une organisation hiérarchique, où l’individu
dominant de la colonie occupe cette place centrale. Son privilège reproductif
pourra être remis en cause par des rivales.
Et qu’est-ce que j’ai d’autre… ?
Quelques insectes que j’ai
monté comme les pièces d’un cabinet français...
Mon modèle, cabinet Prévert à Nancy
Ce longicorne ramassé dans un sureau...
…deux mouches aux éclats métalliques, une bleue et une verte
(sous le bon éclairage, l’effet est impressionnant)…
…une guêpe bleue, elle aussi avec des reflets métalliques (j’adore
les insectes métalliques, je les trouve magnifiques. Je chercherai des cicindèles
l’été prochain)…
…coléoptère charognard trouvé mort au pied d’un réverbère…
…ah ! ici on peut voir d’autres coléoptères en vrac, parmi
lesquels un hanneton aux ailes déployées, de multiples variétés de coccinelles
et d’autres insectes qu’il me reste à identifier (ma sabbatique est finie,
alors le temps me manque)…
…un nid de guêpe abandonné. Je ne suis pas équipé pour le
photographier adéquatement, mais on peut y voir les alvéoles en regardant sons
le bon angle…
…deux stratégies chromatiques des papillons de nuit :
le camouflage (à gauche, sur écorce de bouleau) et la blancheur immaculée (les
papillons volent alors en masses, ce qui rend leur capture difficile pour le
prédateur — exactement le même effet que les troupeaux de zèbres)…
…il arrive, malheureusement, qu’un papillon déchire ses
ailes dans mon filet. Dans ces cas-là (c’est arrivé deux fois), je place les
morceaux intacts dans une fiole afin que le papillon ne soit pas mort pour
rien.
(Parenthèses : il me faudra me fabriquer un autre filet
l’an prochain : les mailles de mon filet sont trop larges, dixit les
forums, d’où les accidents. On me recommande du tissu translucide blanc comme
pour les rideaux d’intimité).
Bon, bon, bon… et comment j’ai patenté mes montages ?
Avec un peu n’importe quoi. Chaque montage m’a coûté un ou
deux dollars. Les coupoles de ma (désormais traditionnelle) chandelle du Dollarama, des verres à 55 cents à la Ressourcerie, le couvercle de verre des coléoptères provient d’un vieux beurrier, des fioles et des éprouvettes à 3/1$ chez Maxi-Dollars... les bases de bois proviennent d’un ensemble de sous-verres
(Ressourcerie, 85 cents) et de retailles de mes rénos.
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