Le porc-épic est l’un de mes animaux favoris. Peu de gens
savent à quel point c’est un animal intelligent et affectueux.
Sa main, aussi habile que celle du raton-laveur, lui permet des manipulations aussi complexes, comme défaire des nœuds.
Toutefois, le porc-épic approche peu les maisons, étant peu attiré par nos ordures. Il est toutefois friand des blocs de sel des chasseurs, des pommiers, de maïs et des bois
parfumés, ce qui peut parfois le pousser à s’inviter, mais il évitera les humains s'il le peut.
Enfin le réseau Fox interroge un invité plus intelligent que d'habitude...
Réciproquement, les humains aussi préfèrent se tenir loin de
lui, et avec raison.
L’an dernier, ma conjointe et moi sommes tombés sur une
dépouille partielle de porc-épic dont il ne restait plus grand-chose. L’essentiel
des os étaient éparpillés et toute la chair avait été mangée (d’ailleurs,
saviez-vous que la viande de porc-épic peut être mangée crue sans danger ?). Il
ne restait aucun organe, pas d’odeur — bref, c’était plutôt propre, alors après
l’avoir arrosée de solution Dakin, j’ai ramassé ce qui pouvait s’avérer encore
intéressant.
D’abord les piquants — du moins, les quelques-uns qui
restaient. Comme j’en ai déjà parlé, les piquants de porc-épic sont constitués
de kératine comme nos cheveux.
Beaucoup moins gros que ceux du porc-épic de Malaisie...
Ensuite, il y avait de gros morceaux du crâne. Je doutais d’être
capable de le reconstruire, considérant les miettes d’os qui jonchaient le sol
(de toute évidence, un charognard avait brisé le crâne pour manger la cervelle).
Néanmoins, la mâchoire inférieure était en bon état, ce qui constituait en soi
une belle curiosité.
Ce fut difficile, mais je suis parvenu à rassembler les
morceaux en un tout cohérent. Je pourrais combler les trous avec du plâtre de
Paris, mais je crois que je l’aime bien comme il est.
On ne se cachera pas que son profil droit est plus beau que son profil gauche, mais il me manquait des morceaux...
De plus, je n’ai pas collé les incisives, ce qui permet de
les retirer pour en considérer la longueur.
Finalement, une patte avant était presque intacte. Il n’y avait que l’omoplate qui était endommagée. Ce projet-là, c’est ma Sonya qui s’en est occupé et le résultat fut à couper le souffle.
Je me suis occupé de fabriquer le présentoir : un tube de verre à lampion et deux sous-verres en bois.
Le porc-épic passe l'essentiel de son temps dans les arbres, où il est difficile à atteindre par les prédateurs. Griffes acérées, dents gigantesques, corps couvert de piquants : comme si ce n'était pas assez, le porc-épic peut repousser ses ennemis émettant une odeur acre issue d'une glande sous-caudale.
Semblerait que seul le carcajou soit assez déterminé pour s'attaquer à lui...
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