Sois assuré que tu ne m'embêteras jamais en me parlant
de ce qui te passionne. Tu es astronome ? J'ai des questions.
Tu dessines des cartes de la Londres médiévale ? Tu me plais.
Le monde est un banquet de connaissances et chacun de nous
a apporté un plat à table. Festoyons !
-Traduction très libre de votre humble serviteur
Une amie m'a texté une capture d'écran de ce tweet en me disant que j'aurais pu en être l'auteur. Effectivement. J'ai toujours adoré entendre parler les gens de ce qui les passionne. Il y a tellement de connaissances à acquérir sur tellement de sujets et, forcément, je n'aurai pas assez d'une vie pour en connaître le centième.
Absolument tous les sujets sont riches en détails qui me fascinent et cela, même si le sujet lui-même a peu d'attrait pour moi. J'ai déjà écouté un collègue auteur me parler pendant une heure des subtilités de la musique heavy metal et des variantes du cinéma d'horreur alors que je n'écoute ni l'un, ni l'autre --- ça n'en reste pas moins fascinant. Saviez-vous que plusieurs chanteurs de musique heavy metal font une formation de chant d'opéra ? C'est logique quand on y pense... qui plus est, avec sa structure narrative, ses personnages et ses costumes, la culture heavy metal est très proche de l'opéra.
Cela dit, la musique heavy metal ne m'attire pas du tout (alors que j'adore l'opéra). Mais j'ai trouvé si passionnant de découvrir que certains albums racontent, une mélodie après l'autre, une sorte d'épopée, exactement comme un opéra ou un ballet. Curieux, j'ai essayé d'écouter l'un des albums recommandé par ce passionné. J'ai détesté la première chanson et j'ai cessé mon écoute à la seconde. Toutefois, je suis ensuite allé lire les paroles (souvent de grande qualité poétique) et j'ai googlé des photos du spectacle. Ça m'a donné un aperçu.
C'est tellement fascinant d'en apprendre davantage sur un domaine inconnu lorsque la personne qui vous en parle vous offre sa culture sur un plateau d'argent, sans condescendance ni mépris, juste pour le plaisir de partager ses connaissances.
Les discussions entre cabinetiers, ou avec des collectionneurs, sont évidemment riches en découvertes. J'ai également la chance de lire les billets numismatiques de Clodjee ou les Carnets du Futurible, entre autres. Ce sont toujours des sujets que j'adore. S'il avait vécu de nos jours, Jean-Henri Fabre aurait probablement été très actif sur les médias sociaux, à publier des vidéos d'insectes qu'il aurait filmé avec son cell et partageant ses succès et déboires entomologiques dans des billets savoureux (il avait de nombreux correspondants et tenait à ce que ses observations soit d'une limpidité accessible au grand public). J'adore Québec Science, National Geographic, Art in America, Historia, et j'en passe...
Mais je crois qu'il convient aussi de sortir de sa zone de confort, comme j'ai raconté plus haut à propos du heavy metal.
Le cabinetier, le vrai, est un spectateur du grand Théâtre du Monde ; toutes les merveilles de la Nature et toutes les connaissances humaines sont sur un même pied d'égalité. Le Cabinetier digne de ce nom traite tous les sujets avec la même curiosité et s'efforce de garder l'esprit ouvert à toutes les connaissances. Il n'y a aucune hiérarchie entre les divers registres du Savoir. Rien n'oblige le Cabinetier à s'intéresser à tout, mais par définition, hiérarchiser les connaissances est à l'opposé de l'esprit même d'un cabinet qui se veut une représentation en miniature des connaissances du monde entier.
Il n'y a pas de sot métier. Il n'y a pas de bas-savoir.
Le monde est un banquet de connaissances et chacun de nous a apporté un plat à table.
Festoyons... mais surtout, goûtons à tous les plats !
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