À l’aventure !!!

Le cabinet m’a amené vers la collecte directe de spécimens et le plein-air. On me demande parfois comment se préparer. Voici ce que je suggère.

Il y a moyen de s’équiper à très peu de frais mais vous devez d’abord fixer vos priorités. Si vous n’êtes intéressés que par la minéralogie et la paléontologie, les jumelles et le filet à papillons ne sont peut-être pas des achats indispensables.

Mais avant tout, vous devez choisir votre sac. C’est certain, vous pouvez prendre n’importe quoi, et un ancien sac d’école fera très bien l’affaire. Mais si vous en avez la chance, prenez le temps de bien le choisir. Êtes-vous davantage du genre sac à dos, étui de portable, sacoche, sac de sport… voire veste à poches et pantalons cargo ? Votre sac d’expédition sera votre principal compagnon d’aventures, il convient de bien le choisir.

Au début, j’employais un sac à dos mais je me suis rendu compte que ça ne convenait pas vraiment à mes habitudes. Premièrement, j’ai remarqué que je n’employais que les petites poches car sinon, tout allait se perdre dans le fond ; deuxièmement, je pars souvent en expédition avec ma fille de deux ans et, comme les chemins sont escarpés, je la porte sur mon dos avec un harnais.

J’ai fait les magasins de seconde main et je suis tombé, au Village des Valeurs, sur ce sac qu’on peut porter en bandoulière ou tenir à la main. Il est compact, léger, pratique, à l’épreuve des chocs et plein de poches, le tout pour 5,99$.

Vous allez être surpris de tout ce qui j’y range !

Trépied et outils assortis

Vous aurez remarqué le trépied (5,00$, Village des Valeurs) qui est arrimé à mon sac. 

Il me sert à trois choses. Je peux y placer mon appareil photo, bien sûr, mais aussi mes jumelles pour les longues observations.

Parlons-en, des jumelles. Ces 8x42 ont été trouvées au Village des Valeurs pour 6,99$. Sur Kijiji, vous en trouverez facilement pour le même prix. Elles conviennent très bien à l’amateur que je suis et si jamais j’en ressens vraiment le besoin, j’opterai pour un modèle pro.

À côté de mes jumelles se trouvent un projecteur à pince (2,99$, Village des Valeurs) avec une ampoule UV (4,99$, Canac).

C’est pour attirer les insectes nocturnes (oui, bon, il faut quand même avoir accès à l’électricité). Je garde avec cela ce sac à ordures blanc et ces pinces à linge, afin d’avoir toujours une surface blanche à portée de main.

Entomologie

Mon sac déborde de petits pots de pilules (tailles diverses) et a quelques pots Masson de 250ml (pour les papillons, par exemple).

Une truelle pour fouiller le sol et le bois pourri.

Des pincettes au cas où je trouve un spécimen déjà mort (ça arrive souvent et parfois ils sont très fragiles)

Un pot de miellée (substance maison pour attirer les insectes) et un pinceau pour étaler sur un arbre (je donnerai éventuellement la recette).

Mon piège à fosse (j’en expliquerai la fabrication dans le même billet que la miellée)

Du ruban rouge à nouer aux arbres, pour me souvenir d’où j’ai étalé la miellée ou placé le piège à fosse (ou marquer un endroit où je souhaite repasser).

Une loupe (Dollarama, 2$).

Livres

J’aime beaucoup les guides Michel Quintin, compacts et pertinents. Il faut faire des choix et honnêtement, mieux vaut identifier les insectes, les plantes, les minéraux et les os chez soi. Je transporte uniquement celui sur les oiseaux (car on parle ici d’observation plus que de collecte) et celui sur les champignons (que j’aime cuisiner, alors je veux les identifier sur place avant de cueillir).

Les livres sont également utiles car on peut y glisser des échantillons végétaux (fleurs, feuilles) entre les pages pour les transporter sans les abimer.

Ostéologie

Vous finirez sûrement par tomber sur des os ou des animaux à divers degrés de décomposition. Pour les collecter, je suggère un gant de latex et des sacs Ziploc de différentes tailles. 

Ramassez, ensachez, puis nettoyez-vous la main avec du Purell. Une fois à la maison, vous pourrez désinfecter votre spécimen à la solution Dakin.

Minéralogie/Paléontologie 

Le piolet m’a coûté 5$ chez Maxi-Dollars et fait très bien l’affaire pour le géologue très amateur que je suis.

Les lunettes, au même magasin, m’ont coûté 1,50$. 

Les boîtes (plastique dur, pour éviter que les pierres ne les abiment) sont de vieilles boîtes à CD-9.

Autres utilitaires

Je traine avec cela une bonne bouteille d’eau, des barres tendres, un couteau rétractable (pour couper des tiges de plantes), un mini-ruban à mesurer, des pansements, des lingettes désinfectantes, une mini lampe de poche à DEL, un bloc-notes, un crayon et un sac de mailles ( au cas où je ferais des trouvailles de bonne taille ou que je déborderais de petites).

Dans ma main libre, je garde un filet à papillon, en attendant de m’en patenter un rétractable.

Et moi qui se moquais de ma blonde parce qu'elle traîne une sacoche surchargée... 

Préservation d'un amphibien dans l'alcool (2)

La semaine dernière fut très humide, la présente semaine fut très chaude. Les amphibiens se sont malheureusement surprendre par le soleil, comme ce fut le cas pour cette salamandre cendrée (ou salamandre à dos rouge).

Trouvée morte sur le trottoir, elle a aussitôt échoué dans un sac Ziploc que je traine avec moi quand je fais des promenades.

Arrivé à la maison, je l'ai fait baigner dans l'isopropanol à 99% durant une heure. Puis je l'ai retirée et placée dans la position désirée. Une minute après, elle était dure comme pierre.

Je l'ai placée dans un vase tubulaire en verre (Dollarama, 2$), j'ai fait tomber une goutte de colle pour qu'elle reste en place, puis j'ai rempli d'isopropanol neuf.

Bon, ça ne rend pas très bien en photo, mais de visu ça donne un très bon résultat.

Pour le couvercle, j'ai pris une pastille de plastique, j'ai collé à la Krazy Glue, puis j'ai placé une petit bille de verre sur le dessus (une "allée" comme on disait dans mon jeune temps --- d'ailleurs, les enfants savent-ils encore jouer aux billes, de nos jours ?). L'idée était de reprendre le style de ces pièces muséales.

Nous avons plusieurs espèces de salamandres au Québec et plusieurs sont menacées d'extinction. Ne collectez que les salamandres mortes.

Bloganniversaire : Excentrique Univers a un an !

Eh oui, déjà !

Tellement de choses ont changé dans ma vie depuis une année grâce à mon cabinet et, par ricochet, grâce à ce blog ! 

Par où commencer...

Le cabinet un vieux rêve, depuis que je suis tombé en amour avec cette illustration quand j'avais 9 ans.

J'avais même décrit mon "bureau idéal" dans mon roman Le Sorcier de l'Ile d'Orléan.

      "Méfiant, Faustin prit place dans le confortable fauteuil, face au médecin. À coups d’oeil vifs, il détailla le bureau du docteur : cadres ouvragés portant des collections de coléoptères et de phalènes, fossiles posés sur une étagère, échantillons minéralogiques sur un guéridon. Tout au fond, une bibliothèque d’acajou portait des livres reliés de cuir..."

La réalisation d'un vieux rêve d'enfant est un véritable cadeau qu'on fait à son âme, croyez-moi. 

Dire que j'ai appris plein de choses serait un euphémisme : je ne peux même pas mesurer à quel point ma culture générale a augmenté. Idem pour mes champs d'intérêts : je me suis découvert une réelle passion, notamment, pour l'entomologie et l'ostéologie (ma conjointe encore davantage !). Je me suis intéressé à la minéralogie, l'ornithologie et la botanique, trois sujets qui me laissaient plus tiède auparavant. Je me plais à croire que j'ai appris quelques nouvelles choses aux lecteurs.

J'ai également "contaminé" plusieurs personnes du désir de monter des cabinets : des lecteurs du blog, les fils de deux amies, des enseignantes.

Côté santé, mon anxiété a énormément baissé. Préparer des spécimens est le loisir idéal. Je me suis mis à faire davantage d'exercice en plein-air.

Côté économie et conscience sociale, c'est d'écumer les brocantes pour le cabinet qui nous a amené, ma conjointe et moi, à réaliser qu'on pouvait très bien vivre à 90% de produits seconde main. À divers degrés nous avons convaincus certains de nos proches.

Côté social, je suis entré en contact avec plein de gens, j'ai commencé à correspondre avec un chroniqueur que j'ai toujours admiré, un jeune pour qui j'avais été l'intervenant m'a retrouvé grâce au blog, je me suis mis à faire des présentations scolaires (présentement suspendues, mais ce n'est que partie remise).

Côté travail, j'ai au moins trois nouvelles, un article et un roman qui ont été directement inspirés par mon cabinet.

Côté parental... ma fille s'émerveille de tout et apprend tellement de choses ! On passe des heures merveilleuses.

Côté manuel, je me suis découvert des talents pour le DIY que je ne me soupçonnais pas, moi qui m'étais toujours considéré comme ayant les mains pleines de pouce !

Côté déco... osez dire que mon bureau est banal !

Alors voilà, en gros, le résultat d'une année comme cabinetier...

 

Un trésor documentaire

Toujours dans les lectures, je reviens sur la collection "Les Yeux de la Découverte", chez Gallimard, dont je possédais, enfant, plusieurs tomes et qu'on avait envoyé les-dieux-savent-où sous prétexte de faire du ménage.

Depuis, je cherche à reconstituer cette collection et à la terminer. Depuis hier, j'approche de ce but !

La bouquinerie Écolivres a rouvert ses portes avec un protocole sanitaire irréprochable. Je me suis donc empressé d'y aller : la joie de bouquiner m'avait manqué !

Et une surprise de taille m'y attendait : de nombreux "Les Yeux de la Découverte" à 2$ pièce !

Heureusement, j'y étais allé à vélo avec la remorque dans laquelle je peux trainer ma fille. J'ai donc abandonné Florence à des étrangers...

...non je plaisante !

La remorque a un compartiment arrière et j'ai pu ramener ma fille ET les bouquins (si quelqu'un pensait vraiment que j'avais abandonné ma fille, faut qu'on jase !).

Je vais présenter un peu plus la collection, si vous permettez.

D'abord, elle ne s'adresse pas qu'aux enfants. Je me juge assez ferré dans sciences naturelles et pourtant j'ai appris plein de choses en les feuilletant. 

Chaque livre est monté à la manière d'une exposition en musée cherchant à attiser l'émerveillement ou, si vous préférez, le sense of wonder --- très similaire au processus de l'exposition Curiosités du Monde Naturel du Muz d'la Civ' présentée sur ce blog. On a un thème principal assez englobant (par exemple, le squelette). Comme une vitrine de musée, chaque double page annonce un sous-thème, nous présente quelques grandes pièces impressionnantes, largement décrites, et des pièces secondaires décrites par des vignettes.

On ne se lasse pas. Ça se lit davantage comme un "coffee table book" (y a-t-il un équivalent français à cette expression ?) que comme un documentaire. On peut mettre le livre de côté après chaque double page et savourer, chaque soir, son dix minutes de culture scientifique.

La qualité des informations, la limpidité des textes, la clarté des illustrations sont irréprochables (fallait-il en douter de la part d'un éditeur de l'envergure de Gallimard ?). À peine remarquera-t-on que quelques données ont pris de l'âge (dinosaures coureurs représentés sans plumes, Pluton présentée comme une planète) mais il s'agit là de détails.

La série est probablement ce qui se rapproche le plus d'un cabinet de curiosités imprimé. Elle se divise même en naturalia (disons, "les insectes"), scientifica (ex. inventions et inventeurs), artificialia (ex. monnaies du monde)et exotica (ex. peuples d'Afrique). On y trouve des allusions aux canulars (monstres marins, fausses cornes de licornes, pouvoirs allégués aux gemmes) tout en rectifiant les faits. L'image prime sur le texte et capte l'attention pour donner envie de lire.

Aucune école, aucune bibliothèque ne devrait se priver de cette collection qui est encore en vente sur le site de l'éditeur, mais qu'on peut acheter à très bas prix sur Kijiji ou dans les bouquineries et biblioventes. 

Et le clou du spectacle : de nombreux albums expliquent, en dernières pages, comment monter sa propre collection des objets présentés.

Voilà donc un extraordinaire compagnon pour le cabinetier de tout âge !