jeudi 7 mai 2020

Un trésor documentaire

Toujours dans les lectures, je reviens sur la collection "Les Yeux de la Découverte", chez Gallimard, dont je possédais, enfant, plusieurs tomes et qu'on avait envoyé les-dieux-savent-où sous prétexte de faire du ménage.



Depuis, je cherche à reconstituer cette collection et à la terminer. Depuis hier, j'approche de ce but !

La bouquinerie Écolivres a rouvert ses portes avec un protocole sanitaire irréprochable. Je me suis donc empressé d'y aller : la joie de bouquiner m'avait manqué !

Et une surprise de taille m'y attendait : de nombreux "Les Yeux de la Découverte" à 2$ pièce !

Heureusement, j'y étais allé à vélo avec la remorque dans laquelle je peux trainer ma fille. J'ai donc abandonné Florence à des étrangers...

...non je plaisante !

La remorque a un compartiment arrière et j'ai pu ramener ma fille ET les bouquins (si quelqu'un pensait vraiment que j'avais abandonné ma fille, faut qu'on jase !).

Je vais présenter un peu plus la collection, si vous permettez.



D'abord, elle ne s'adresse pas qu'aux enfants. Je me juge assez ferré dans sciences naturelles et pourtant j'ai appris plein de choses en les feuilletant. 



Chaque livre est monté à la manière d'une exposition en musée cherchant à attiser l'émerveillement ou, si vous préférez, le sense of wonder --- très similaire au processus de l'exposition Curiosités du Monde Naturel du Muz d'la Civ' présentée sur ce blog. On a un thème principal assez englobant (par exemple, le squelette). Comme une vitrine de musée, chaque double page annonce un sous-thème, nous présente quelques grandes pièces impressionnantes, largement décrites, et des pièces secondaires décrites par des vignettes.




On ne se lasse pas. Ça se lit davantage comme un "coffee table book" (y a-t-il un équivalent français à cette expression ?) que comme un documentaire. On peut mettre le livre de côté après chaque double page et savourer, chaque soir, son dix minutes de culture scientifique.



La qualité des informations, la limpidité des textes, la clarté des illustrations sont irréprochables (fallait-il en douter de la part d'un éditeur de l'envergure de Gallimard ?). À peine remarquera-t-on que quelques données ont pris de l'âge (dinosaures coureurs représentés sans plumes, Pluton présentée comme une planète) mais il s'agit là de détails.



La série est probablement ce qui se rapproche le plus d'un cabinet de curiosités imprimé. Elle se divise même en naturalia (disons, "les insectes"), scientifica (ex. inventions et inventeurs), artificialia (ex. monnaies du monde)et exotica (ex. peuples d'Afrique). On y trouve des allusions aux canulars (monstres marins, fausses cornes de licornes, pouvoirs allégués aux gemmes) tout en rectifiant les faits. L'image prime sur le texte et capte l'attention pour donner envie de lire.



Aucune école, aucune bibliothèque ne devrait se priver de cette collection qui est encore en vente sur le site de l'éditeur, mais qu'on peut acheter à très bas prix sur Kijiji ou dans les bouquineries et biblioventes. 

Et le clou du spectacle : de nombreux albums expliquent, en dernières pages, comment monter sa propre collection des objets présentés.



Voilà donc un extraordinaire compagnon pour le cabinetier de tout âge ! 
 

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