jeudi 11 juillet 2019

Matériel de navigation (2)


Partie 1 : l’astrolabe

Dans mon premier billet sur le matériel de navigation, je vous ai montré cette imitation d’astrolabe, qui est en réalité le laisser-passer de l’édition 2012 des Fêtes de la Nouvelle-France.


Bon, je trouvais qu’il faisait un peu tout-nu, alors j’ai décidé de lui offrir un écrin digne de lui.

J’ai commencé avec un coffret de bois du Maxidollars (1,25$) et un bout de bois de ma caisse aux retailles.



J’ai choisi une carte géocentrique et une carte des constellations que j’ai imprimées en couleur sur papier journal (mots-clés Google Image : antique astronomical map)



À cela s’ajoute une charte astronomique de Edmund Halley


J’ai teint le coffret, la plaquette et j’ai collé les imprimés.


J’ai orné le coffret d’une breloque vintage du Maxidollars (1,50 $ pour 9).





De l’autre côté de plaquette, j’ai vissé mon astrolabe.


Et voilà !

L’astrolabe peut être posée dans le coffre…


…ou placée à l’envers, dans le couvercle, pour la consultation de la charte.



Coût du projet : 2,75 $
Temps investi : 1 heure



Partie 2 : nouveaux achats

Le 1er juillet est passé et avec lui, la folie des déménagements. Et qui dit « déménagement » dit « flusher le stock qui traîne », ce qui peut être une aubaine pour les cabinetiers. 

C’est le temps d’écumer les friperies, magasins de seconde main et les Villages des Valeurs pour faire de belles trouvailles. Les stocks ont un roulement très rapide car qui dit « déménagement » dit « acheter du nouveau stock qui va traîner ».

Mon magasin de seconde main le plus proche est la Ressourcerie de Lévis, une OBNL située à deux pas de chez moi. J’ai fait bonne provision de cadres de bois, planchettes, bouteilles de verre, ferronneries et autre matériel — suis-je en train de devenir la version scientifico-vintage de la madame qui fait du scrapbooking ?

J’aime mieux ne pas y songer…


Cela dit, voici les objets que j’ai trouvé pour ajouter à ma collection de matériel de navigation.

À la Ressourcerie — puisqu’on en parle — se trouvait cet extraordinaire baromètre de navigation, tout en cuivre et couvert d’un verre très épais. Ok, j’ai déjà un baromètre sur le mur aux cadrans, mais ÇA… c’est autre chose… surtout à 10 $.



Au Village des Valeurs, deux compas à pointes sèches (l’un est gravé 1939) pour 1,25 $ le duo.


Sur un site de vente, ce cadran solaire / boussole en cuivre à 19 $.




Et voilà qui enrichit fort bien ma collection !

mardi 9 juillet 2019

Chez Bolduc


Ça fait quelques fois que je vous parle de « mon » antiquaire, alors laissez-moi vous le présenter officiellement.


Chez Bolduc est un antiquaire situé dans le Vieux-Québec, à deux pas du Musée de la Civilisation. La boutique est tenue par un frère et une sœur — j’ai surtout placoté avec cette dernière, donc mon antiquaire est une antiquaire.


Ce qui frappe au premier abord dans cette boutique, c’est la qualité des objets qu’on y trouve. Beaucoup de brocanteurs et autres propriétaires de bazar s’octroient le titre d’antiquaire ; mais Chez Bolduc est une boutique d’antiquité dans le sens noble du terme. Toutes les pièces sont authentiques et en parfait état.


La seconde chose qui étonne sont les prix, généralement 50 à 70% plus bas que chez la moyenne des autres antiquaires.

Troisièmement, on y trouve quelques belles antiquités scientifiques, la principale raison de ma présence dans cette boutique.


Un extraordinaire télescope daté 1780.


Une balance scientifique datée 1890.


Un comptoir de montres de poche à mécanisme remontable, 1880-1930


Caméra en bois Eastman 1920


Ma balance vient de cette boutique, ainsi que quelques autres objets…

Que dire de plus ? Ah oui : mademoiselle Bolduc est sémillante et d'agréable conversation ! 




(regardez-moi cette longue-vue XVIIIe siècle, au mur, à gauche !)



Et il est toujours possible de marchander les prix, pourtant déjà bas…



Chez Bolduc
89 Rue Saint-Paul, Québec, QC G1K 3V8
(418) 694-9558
https://lesantiquitesbolduc.com/fr/


mardi 2 juillet 2019

Entomologie (1) : les monstres



Ma collection d’insectes, sans avoir la prétention d’égaler celle des vrais entomologistes, contient plusieurs spécimens dont je suis spécialement fier et d’autres, très communs, mais fascinants par leurs mœurs ou leur biologie.

Je consacrerai ce billet-ci à deux "bêtes de cauchemar" du Québec, c’est-à-dire mon léthocère d’Amérique et ma rhysse noirâtre.


Léthocère (Lethocerus americanus)

Le léthocère d’Amérique, ou punaise d'eau géante, est le plus gros insecte aquatique du Québec.

Celui-ci fut courageusement capturé (à l'aide d'un pot Masson) par mon intrépide amie Véronique, qui l’avait repéré dans sa piscine lors du grand nettoyage de printemps.



Il s'agit d'une vraie machine à tuer (je veux dire l'insecte, pas mon amie Véro). Il se nourrit à l'aide de pièces buccales de type piqueur-suceur qui forment une sorte de bec court et pointu, le rostre.  Il injecte une salive digestive puissante avec leurs pièces buccales, ce qui liquéfie la chair qu’il aspire ensuite. Sa piqûre est, de façon peu surprenante, considérée largement comme la plus douloureuse qui puisse être infligée par un insecte (sans être la plus dangereuse : on parle seulement ici de souffrance). Plus longtemps la punaise d'eau géante peut injecter sa salive, pire sera la douleur résultante, et alors que la salive liquéfie le tissu musculaire, elle peut causer de sérieux dommages permanents.


Ce sont des prédateurs féroces qui capturent et se nourrissent de crustacés, de poissons et d'amphibiens. Ils s’attaquent aux couleuvres, grenouilles, tortues et souris qu’ils paralysent puis entraînent sous l’eau pour les noyer.


Chez un humain adulte, la piqûre causera une vive douleur et un épisode de fièvre pouvant s’étaler sur quelques heures. Une tache sur la peau, à l’endroit de la piqûre, persistera plus semaines. Par deux fois aux États-Unis, un nourrisson a été tué par la piqûre d’un léthocère après avoir été atteint au cou, entraînant la liquéfaction de la veine jugulaire externe.



Rhysse noirâtre (Megarhyssa atrata)

Énorme insecte volant, la femelle de la rhysse noirâtre est dotée d’un impressionnant ovipositeur brun foncé mesurant de 12 à 15 cm de long. Elle s’en sert pour pondre à l’intérieur d’un autre être vivant.


La rhysse noirâtre est un ectoparasitoïde, c’est-à-dire qu’elle a besoin d’un hôte pour compléter son cycle vital. Il s’agit souvent de la larve du tremex. Celle-ci vit dans le bois, et la femelle utilise son long ovipositeur pour l’atteindre. La jeune rhysse se nourrit de son hôte durant ses quatre stades larvaires.


Il peut parfois, bien que ce soit rarissime, s’agir d’un vertébré endormi, que ce soit un petit mammifère comme un campagnol ou un plus gros comme une marmotte.

Il n’existe qu’un seul cas documenté d’un humain ayant été l’hôte des larves d’une rhysse : en Oregon, un homme faisant la sieste a été choisi comme hôte. Sa cuisse devenant de plus en plus sensible au fil des semaines, l’infortuné quidam s’est rendu en clinique médicale, d’où on a extrait les larves qui grouillaient dans la graisse de sa jambe.

J’ai capturé mon spécimen au Parc de la rivière Chaudière, à Lévis, avec un filet à papillons du Dollarama.



Mes spécimens exposés : une réussite et un échec (eh oui, ça arrive…)

Je suis spécialement content de la manière dont j’ai monté mon léthocère : je suis parvenu, avec une aiguille et des pinces à cils, à écarter les élytres et étaler les ailes. La bête a passé trois jours dans mon congélateur, fut ensuite laissée à dégeler tout un avant-midi, puis piquée sur du liège recouvert de papier. Je suis plutôt fier du résultat.    



Tout allait bien pour ma rhysse. J’étais vraiment fier, encore davantage que pour le léthocère. J’étais parvenu à placer ses cerques et son ovipositeur en posture de ponte. Puis j’ai refermé le cadre et j’ai entendu un horrible crounch !

Les taquets que j’avais placés pour laisser l’espace nécessaire à l’insecte n’étaient pas assez résistants. Alors voilà, ma rhysse a l’air d’avoir rencontré un pare-brise sur la 40…


Vraiment dommage. Je ne sais pas encore si je vais la garder. Probablement jusqu’à ce que je capture une nouvelle rhysse femelle, ce qui n’est pas demain la veille, car les rhysses adultes ne vivent qu’une vingtaine de jour… puis ça va à l’an prochain. Si vous avez la chance d’en croiser une.

Bref…

Je termine en vous souhaitant un bel été, de magnifiques baignades dans nos lacs et de reposantes siestes à proximités de nos boisés.


lundi 1 juillet 2019

Paléontologie (1)


Les cabinets de curiosités contenaient généralement des fossiles. La plupart des interprétations en étaient plus ou moins fantaisistes (« os de monstres » tels les titans, géants, satyres, centaures, cyclopes, dragons, trolls ou gnomes ; ou encore, des traces du Déluge). 

On leur accordait alors le pouvoir de protéger contre les poisons.

Léonard de Vinci a compris néanmoins que les fossiles ne pouvaient pas être considérés, comme on le pensait alors en Europe, comme des témoignages du Déluge biblique. « En un tel cas », écrivait-il, « ils seraient épars dans le plus grand désordre au lieu d'être empilés en couches successives nettes comme dans des traces de crues successives ».

Au XIXe siècle, avec l’essor de la science paléontologique, une mode naquit pour les bijoux portant des fossiles de trilobites, que les mineurs surnommaient « criquets de roches ».




Je suis passionné de paléontologie, mais je dois admettre que j’ai acquis davantage de connaissances par les livres que sur le terrain — ce qui ne m’empêche pas, à l’occasion, de partir à la recherche de fossiles.

Je ne suis pas très bien équipé pour ce loisir (ce que je possède qui se rapproche le plus d’un outil de paléontologue est un vieux marteau de maçon) mais cela ne m’a pas empêché de faire plusieurs découvertes (ou de m’acheter, à l’occasion, une belle pièce).


Fossiles du Québec



Ce coquillage a été trouvé aux abords de la rivière Jacques Cartier (zone fossilifère bien connue) par mon cousin Steve, à qui je portais une admiration sans borne quand j’étais enfant (j’étais persuadé qu’il savait tout !). Il me l’a offert quand j’avais sept ans. Le fossile est du genre Littorina (comme, par exemple, le bigorneau) mais est trop endommagé pour être identifié plus précisément. 



Ce fut mon premier fossile et ce fut un choc pour moi de découvrir qu’on pouvait trouver des fossiles si près de chez soi.




Mon trilobite vient du Parc National de Miguasha, secteur fossilifère d’une grande importance que j’ai visité avec mon amie Nadia en automne 2014. Des milliers de fossiles furent découverts dans ces falaises et j’ai la chance d’en posséder mes échantillons personnels. Mon ammonite et ma dent de requin fossilisée provient du même endroit.






Cette fougère n’est pas à moi : elle appartient à mon petit frère, qui a accepté de l’exposer dans mon cabinet de curiosités. 


C’est toutefois moi qui ai découvert ce fossile dans un coin secret non loin de la rivière St-Maurice, aux abords de la ville de Grand-Mère. C’était la première fois que j’amenais quelqu’un à cet endroit et la chance a voulu qu’on y trouve ce fossile, que j’ai offert à mon cher petit frère, qui avait alors 10 ans. 



J’ai trouvé ce morceau de bois fossilisé sur la grève, au Domaine Joly, à Lotbinière, lors de la dernière Fête des Pères.


Ici, il s’agit de végétaux fossilisés trouvés par Francine Pelletier, qui me l’a gracieusement offert.



Fossiles américains
J’ai découvert les fossiles suivants à Wildwood, lors d’un voyage familial à la plage. J’étais alors âgé de 12 ans.


Ce minuscule corail circulaire est un Dichocoenia stokesi. Je l’ai trouvé alors que je m’efforçais de dégager celui ci-dessous.



Ce coquillage en cône est un Strombus bubonius et remonte au Pléistocène. J’en déduis que le corail circulaire, trouvé au même endroit, date de la même période.


C’est aussi à cet endroit que j’ai découvert ce corail à branches dont j’ai déjà parlé auparavant.

Autre fossile américain, celui-ci provenant de l’Arizona.  Dans cet État américain se trouve une forêt ayant été pétrifiée.


Jadis cette terre était couverte d’une végétation luxuriante qui poussait sur les rives du delta d’un fleuve. Quand les arbres mourraient, ils se trouvaient enfouis par les dépôts sédimentaires riches en silice, ce qui les a fossilisés. Ce fossile est un don de mon amie Nadia Perron, qui a visité le Parc de la Forêt Pétrifiée.




Fossiles marocains

Cet orthoceras n’est pas une découverte mais un achat. Il est plutôt petit mais assez représentatif de l’espèce ; il s’agit d’une coupe longitudinale de la coquille conique. Ce spécimen date d’environ 300 millions d’années. 




Venant du même lieu, cette coupe longitudinale est celle d’une coquille de goniatite, une espèce proche de l’orthoceras.




J’ai également acheté ce papillon prisonnier dans l’ambre. La pièce d’ambre est de bonne taille, d’une belle clarté et le papillon spécialement bien préservé. L’ambre est une résine de conifère qui s’est fossilisé avec le temps. Parfois, un insecte se posait sur l’arbre, restait prisonnier de la résine et fossilisait.


Dans les films de la série Jurassic Park, on extrayait le sang contenu dans les moustiques ayant piqué des dinosaures avant d’être emprisonnés dans l’ambre. Il s’agit d’un concept totalement farfelu : la science a démontré que l’ADN se dégrade complètement après 7 millions d’années alors que les dinosaures ont disparu il y a 65 millions d’années.



Où trouver facilement des fossiles ?

Pour les grands aventuriers
Je recommande les parcs de la rivière Jacques-Cartier et celui de Miguasha. Si vous y consacrez une bonne journée, vous avez de bonnes chances de tomber sur un ou deux beaux spécimens.

Pour les aventuriers amateurs
Le Fossilarium, en Abitibi, propose une expédition safari-fossile où vous êtes presque sûr de dénicher quelque chose. Et au pire, ils ont une boutique...



Pour les impatients ou les casaniers
La boutique Geomania, dont j’ai parlé dans le billet précédant, en vend quelques-uns à prix abordable.


Le Musée de la Nature d’Ottawa, le Centre des Sciences de Montréal, le Fossilarium et la boutique du Parc de Miguasha vendent aussi des spécimens dans la zone souvenirs.

Sinon, je suggère Etsy ou eBay.

Mise à jour :

Monsieur Futurible porte à notre attention le Salon annuel de gemmes et minéraux de Montréal, où il est possible de se procurer des échantillons minéralogiques et des fossiles.