Les cabinets de curiosités contenaient généralement des
fossiles. La plupart des interprétations en étaient plus ou moins fantaisistes
(« os de monstres » tels les titans, géants, satyres, centaures, cyclopes,
dragons, trolls ou gnomes ; ou encore, des traces du Déluge).
On leur accordait
alors le pouvoir de protéger contre les poisons.
Léonard de Vinci a compris néanmoins que les fossiles ne
pouvaient pas être considérés, comme on le pensait alors en Europe, comme des
témoignages du Déluge biblique. « En un
tel cas », écrivait-il, « ils
seraient épars dans le plus grand désordre au lieu d'être empilés en couches
successives nettes comme dans des traces de crues successives ».
Au XIXe siècle, avec l’essor de la science paléontologique,
une mode naquit pour les bijoux portant des fossiles de trilobites, que les mineurs
surnommaient « criquets de roches ».
Je suis passionné de paléontologie, mais je dois admettre
que j’ai acquis davantage de connaissances par les livres que sur le terrain —
ce qui ne m’empêche pas, à l’occasion, de partir à la recherche de fossiles.
Je ne suis pas très bien équipé pour ce loisir (ce que je
possède qui se rapproche le plus d’un outil de paléontologue est un vieux
marteau de maçon) mais cela ne m’a pas empêché de faire plusieurs découvertes
(ou de m’acheter, à l’occasion, une belle pièce).
Fossiles du Québec
Ce coquillage a été trouvé aux abords de la rivière Jacques
Cartier (zone fossilifère bien connue) par mon cousin Steve, à qui je portais
une admiration sans borne quand j’étais enfant (j’étais persuadé qu’il savait
tout !). Il me l’a offert quand j’avais sept ans. Le fossile est du genre Littorina (comme, par exemple, le
bigorneau) mais est trop endommagé pour être identifié plus précisément.
Ce fut
mon premier fossile et ce fut un choc pour moi de découvrir qu’on pouvait
trouver des fossiles si près de chez soi.
Mon trilobite vient du Parc National de Miguasha, secteur
fossilifère d’une grande importance que j’ai visité avec mon amie Nadia en
automne 2014. Des milliers de fossiles furent découverts dans ces falaises et
j’ai la chance d’en posséder mes échantillons personnels. Mon ammonite et ma dent de requin fossilisée provient du même endroit.
Cette fougère n’est pas à moi : elle appartient à mon
petit frère, qui a accepté de l’exposer dans mon cabinet de curiosités.
C’est
toutefois moi qui ai découvert ce fossile dans un coin secret non loin de la
rivière St-Maurice, aux abords de la ville de Grand-Mère. C’était la première
fois que j’amenais quelqu’un à cet endroit et la chance a voulu qu’on y trouve
ce fossile, que j’ai offert à mon cher petit frère, qui avait alors 10
ans.
J’ai trouvé ce morceau de bois fossilisé sur la
grève, au Domaine Joly, à Lotbinière, lors de la dernière Fête des Pères.
Ici, il s’agit de végétaux
fossilisés trouvés par Francine Pelletier, qui me l’a gracieusement offert.
Fossiles américains
J’ai découvert les fossiles suivants à Wildwood, lors d’un
voyage familial à la plage. J’étais alors âgé de 12 ans.
Ce minuscule corail circulaire est un Dichocoenia stokesi. Je l’ai trouvé alors que je m’efforçais de
dégager celui ci-dessous.
Ce coquillage en cône est un Strombus bubonius et remonte au Pléistocène. J’en déduis que le
corail circulaire, trouvé au même endroit, date de la même période.
C’est aussi à cet endroit que j’ai découvert ce corail à
branches dont j’ai déjà parlé auparavant.
Autre fossile américain, celui-ci provenant de l’Arizona. Dans cet État américain se trouve une forêt
ayant été pétrifiée.
Jadis cette terre était couverte d’une végétation luxuriante
qui poussait sur les rives du delta d’un fleuve. Quand les arbres mourraient,
ils se trouvaient enfouis par les dépôts sédimentaires riches en silice, ce qui
les a fossilisés. Ce fossile est un don de mon amie Nadia Perron, qui a visité
le Parc de la Forêt Pétrifiée.
Fossiles marocains
Cet orthoceras n’est pas une découverte mais un achat. Il
est plutôt petit mais assez représentatif de l’espèce ; il s’agit d’une coupe
longitudinale de la coquille conique. Ce spécimen date d’environ 300 millions
d’années.
Venant du même lieu, cette coupe longitudinale est celle d’une
coquille de goniatite, une espèce proche de l’orthoceras.
J’ai également acheté ce papillon prisonnier dans l’ambre.
La pièce d’ambre est de bonne taille, d’une belle clarté et le papillon
spécialement bien préservé. L’ambre est une résine de conifère qui s’est
fossilisé avec le temps. Parfois, un insecte se posait sur l’arbre, restait
prisonnier de la résine et fossilisait.
Dans les films de la série Jurassic Park, on extrayait le sang contenu dans les moustiques ayant
piqué des dinosaures avant d’être emprisonnés dans l’ambre. Il s’agit d’un
concept totalement farfelu : la science a démontré que l’ADN se dégrade complètement
après 7 millions d’années alors que les dinosaures ont disparu il y a 65
millions d’années.
Où trouver facilement
des fossiles ?
Pour les grands aventuriers
Je recommande les parcs de la rivière Jacques-Cartier et
celui de Miguasha. Si vous y consacrez une bonne journée, vous avez de bonnes
chances de tomber sur un ou deux beaux spécimens.
Pour les aventuriers
amateurs
Le Fossilarium, en Abitibi, propose une expédition
safari-fossile où vous êtes presque sûr de dénicher quelque chose. Et au pire, ils ont une boutique...
Pour les impatients
ou les casaniers
La boutique Geomania, dont j’ai parlé dans le billet
précédant, en vend quelques-uns à prix abordable.
Le Musée de la Nature d’Ottawa, le Centre des Sciences de
Montréal, le Fossilarium et la boutique du Parc de Miguasha vendent aussi des
spécimens dans la zone souvenirs.
Sinon, je suggère Etsy ou eBay.
Mise à jour :
Mise à jour :
Monsieur Futurible porte à notre attention le Salon annuel de gemmes et minéraux de Montréal, où il est possible de se procurer des échantillons minéralogiques et des fossiles.
Bonjour Sébastien. Autrefois, j'ai fréquenté à plusieurs reprises le Salon annuel de gemmes et minéraux de Montréal, où j'ai souvent pu me procurer divers fossiles et minéraux pour pas cher. Et ils vendaient également de belles pièces et des raretés si l'on étirait l'oseille. Dans le temps, c'était toutefois un peu amateur, ça se passait dans des gymnases dans l'est de Montréal. Aujourd'hui, ça se déroule à la Place Bonaventure, c'est sans doute plus commercial. Mais je pense que tu devrais aller y faire un tour. Je suis sûr que tu trouveras cela enrichissant. Sans compter qu'on peut y faire des connaissances et des amis; en effet, les clubs québécois de minéralogie y étaient représentés. En général, le Salon a lieu à l'automne. Cette année, c'est à la fin du mois de novembre.
RépondreSupprimerhttps://www.mtl.org/fr/quoi-faire/festivals-et-evenements/salon-annuel-de-gemmes-et-mineraux-de-montreal-place-bonaventure
Merci beaucoup, Mario ! Je ne connaissais pas ce salon (je fais à l'instant une mise à jour du billet pour le mentionner)... et cette année, il sera au même lieu et en même temps que le salon du livre ! Alors tu peux être certain que je passerai voir ça !
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