lundi 1 juillet 2019

Paléontologie (1)


Les cabinets de curiosités contenaient généralement des fossiles. La plupart des interprétations en étaient plus ou moins fantaisistes (« os de monstres » tels les titans, géants, satyres, centaures, cyclopes, dragons, trolls ou gnomes ; ou encore, des traces du Déluge). 

On leur accordait alors le pouvoir de protéger contre les poisons.

Léonard de Vinci a compris néanmoins que les fossiles ne pouvaient pas être considérés, comme on le pensait alors en Europe, comme des témoignages du Déluge biblique. « En un tel cas », écrivait-il, « ils seraient épars dans le plus grand désordre au lieu d'être empilés en couches successives nettes comme dans des traces de crues successives ».

Au XIXe siècle, avec l’essor de la science paléontologique, une mode naquit pour les bijoux portant des fossiles de trilobites, que les mineurs surnommaient « criquets de roches ».




Je suis passionné de paléontologie, mais je dois admettre que j’ai acquis davantage de connaissances par les livres que sur le terrain — ce qui ne m’empêche pas, à l’occasion, de partir à la recherche de fossiles.

Je ne suis pas très bien équipé pour ce loisir (ce que je possède qui se rapproche le plus d’un outil de paléontologue est un vieux marteau de maçon) mais cela ne m’a pas empêché de faire plusieurs découvertes (ou de m’acheter, à l’occasion, une belle pièce).


Fossiles du Québec



Ce coquillage a été trouvé aux abords de la rivière Jacques Cartier (zone fossilifère bien connue) par mon cousin Steve, à qui je portais une admiration sans borne quand j’étais enfant (j’étais persuadé qu’il savait tout !). Il me l’a offert quand j’avais sept ans. Le fossile est du genre Littorina (comme, par exemple, le bigorneau) mais est trop endommagé pour être identifié plus précisément. 



Ce fut mon premier fossile et ce fut un choc pour moi de découvrir qu’on pouvait trouver des fossiles si près de chez soi.




Mon trilobite vient du Parc National de Miguasha, secteur fossilifère d’une grande importance que j’ai visité avec mon amie Nadia en automne 2014. Des milliers de fossiles furent découverts dans ces falaises et j’ai la chance d’en posséder mes échantillons personnels. Mon ammonite et ma dent de requin fossilisée provient du même endroit.






Cette fougère n’est pas à moi : elle appartient à mon petit frère, qui a accepté de l’exposer dans mon cabinet de curiosités. 


C’est toutefois moi qui ai découvert ce fossile dans un coin secret non loin de la rivière St-Maurice, aux abords de la ville de Grand-Mère. C’était la première fois que j’amenais quelqu’un à cet endroit et la chance a voulu qu’on y trouve ce fossile, que j’ai offert à mon cher petit frère, qui avait alors 10 ans. 



J’ai trouvé ce morceau de bois fossilisé sur la grève, au Domaine Joly, à Lotbinière, lors de la dernière Fête des Pères.


Ici, il s’agit de végétaux fossilisés trouvés par Francine Pelletier, qui me l’a gracieusement offert.



Fossiles américains
J’ai découvert les fossiles suivants à Wildwood, lors d’un voyage familial à la plage. J’étais alors âgé de 12 ans.


Ce minuscule corail circulaire est un Dichocoenia stokesi. Je l’ai trouvé alors que je m’efforçais de dégager celui ci-dessous.



Ce coquillage en cône est un Strombus bubonius et remonte au Pléistocène. J’en déduis que le corail circulaire, trouvé au même endroit, date de la même période.


C’est aussi à cet endroit que j’ai découvert ce corail à branches dont j’ai déjà parlé auparavant.

Autre fossile américain, celui-ci provenant de l’Arizona.  Dans cet État américain se trouve une forêt ayant été pétrifiée.


Jadis cette terre était couverte d’une végétation luxuriante qui poussait sur les rives du delta d’un fleuve. Quand les arbres mourraient, ils se trouvaient enfouis par les dépôts sédimentaires riches en silice, ce qui les a fossilisés. Ce fossile est un don de mon amie Nadia Perron, qui a visité le Parc de la Forêt Pétrifiée.




Fossiles marocains

Cet orthoceras n’est pas une découverte mais un achat. Il est plutôt petit mais assez représentatif de l’espèce ; il s’agit d’une coupe longitudinale de la coquille conique. Ce spécimen date d’environ 300 millions d’années. 




Venant du même lieu, cette coupe longitudinale est celle d’une coquille de goniatite, une espèce proche de l’orthoceras.




J’ai également acheté ce papillon prisonnier dans l’ambre. La pièce d’ambre est de bonne taille, d’une belle clarté et le papillon spécialement bien préservé. L’ambre est une résine de conifère qui s’est fossilisé avec le temps. Parfois, un insecte se posait sur l’arbre, restait prisonnier de la résine et fossilisait.


Dans les films de la série Jurassic Park, on extrayait le sang contenu dans les moustiques ayant piqué des dinosaures avant d’être emprisonnés dans l’ambre. Il s’agit d’un concept totalement farfelu : la science a démontré que l’ADN se dégrade complètement après 7 millions d’années alors que les dinosaures ont disparu il y a 65 millions d’années.



Où trouver facilement des fossiles ?

Pour les grands aventuriers
Je recommande les parcs de la rivière Jacques-Cartier et celui de Miguasha. Si vous y consacrez une bonne journée, vous avez de bonnes chances de tomber sur un ou deux beaux spécimens.

Pour les aventuriers amateurs
Le Fossilarium, en Abitibi, propose une expédition safari-fossile où vous êtes presque sûr de dénicher quelque chose. Et au pire, ils ont une boutique...



Pour les impatients ou les casaniers
La boutique Geomania, dont j’ai parlé dans le billet précédant, en vend quelques-uns à prix abordable.


Le Musée de la Nature d’Ottawa, le Centre des Sciences de Montréal, le Fossilarium et la boutique du Parc de Miguasha vendent aussi des spécimens dans la zone souvenirs.

Sinon, je suggère Etsy ou eBay.

Mise à jour :

Monsieur Futurible porte à notre attention le Salon annuel de gemmes et minéraux de Montréal, où il est possible de se procurer des échantillons minéralogiques et des fossiles. 

2 commentaires:

  1. Bonjour Sébastien. Autrefois, j'ai fréquenté à plusieurs reprises le Salon annuel de gemmes et minéraux de Montréal, où j'ai souvent pu me procurer divers fossiles et minéraux pour pas cher. Et ils vendaient également de belles pièces et des raretés si l'on étirait l'oseille. Dans le temps, c'était toutefois un peu amateur, ça se passait dans des gymnases dans l'est de Montréal. Aujourd'hui, ça se déroule à la Place Bonaventure, c'est sans doute plus commercial. Mais je pense que tu devrais aller y faire un tour. Je suis sûr que tu trouveras cela enrichissant. Sans compter qu'on peut y faire des connaissances et des amis; en effet, les clubs québécois de minéralogie y étaient représentés. En général, le Salon a lieu à l'automne. Cette année, c'est à la fin du mois de novembre.
    https://www.mtl.org/fr/quoi-faire/festivals-et-evenements/salon-annuel-de-gemmes-et-mineraux-de-montreal-place-bonaventure

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci beaucoup, Mario ! Je ne connaissais pas ce salon (je fais à l'instant une mise à jour du billet pour le mentionner)... et cette année, il sera au même lieu et en même temps que le salon du livre ! Alors tu peux être certain que je passerai voir ça !

      Supprimer