dimanche 14 juillet 2019

Astronomie


Au niveau de l’étude astronomique, je dois admettre que je suis davantage séduit par la période XVIIe et XVIIIe siècle que le XIXe. Ce romantisme à imaginer les savants pointant leur télescope vers les astres pour tenter d’en percer le mécanisme… les divers modèles qui s’affrontaient — le géocentrisme classique, le modèle copernicien, celui de Brahé (voilà un homme qui savait faire des compromis !), celui de Kepler, les observations de Galilée, les théories de Hooke et Newton...


Il ne saurait être question d’un cabinet omettant l’astronomie parmi ses scientifica

Techniquement, j’ai déjà présenté plusieurs éléments d’astronomie — mes cadrans lunaire et stellaire (quoique celui des marées aussi... et le solaire... et tant qu'à faire, l'horloge aussi...)



...mon sextant, mon astrolabe… la navigation, la mesure du temps et l’astronomie sont des sciences indissociables (non, je ne suis pas un descendant de La Palice ! Il y a des préados qui me lisent, vous saurez !).



Mais voici certains éléments dont la symbolique est davantage liée à l’astronomie.

Sphère armillaire

Une sphère armillaire est un instrument qui modélise la sphère céleste. Elle est utilisée pour montrer le mouvement apparent des étoiles du Soleil et de l'écliptique autour de la Terre. Son nom provient du latin armilla qui signifie bracelet, car elle est constituée d'un ensemble de cercles métalliques (les armilles) représentant la géométrie des éléments descriptifs de la sphère céleste.


Cette armillaire n’est pas authentique. C’est une copie d’après modèle antique, en laiton et en acajou, qui fut liquidée sur le web par un collectionneur. Je l’ai eu pour 20$.


Modèle mécanique

Je pourrais intégrer à cette catégorie mon modèle copernicien mécanique, qui a eu son propre billet.


Télescope

Bon, je triche un peu : mon télescope est un télescope militaire (1916) plutôt que scientifique, mais au moins, il est authentique ! Un vendeur de marché aux puces cherchait à s’en débarrasser et je l’ai eu pour le prix d’une chanson (enfin… Sonya l’a eu, car c’est mon cadeau d’anniversaire, mais c’est tant mieux car elle chante mieux que moi).


C’est un Negretti & Zambra, un nom qui a fait autorité pendant plus d’un siècle en matière d’optique. 


Solide et pratique, il peut se ranger de façon à ne pas occuper plus d’espace qu’une gourde.


Reste que son facteur de grossissement est impressionnant (meilleur que les télescopes pour amateurs qu’on vend dans les grandes surfaces, en tout cas !). On peut faire de belles observations avec un objet comme ça.


Jumelles

Seconde tricherie : ce sont des jumelles de théâtre mais encore une fois, c’est un objet authentique (circa 1910), trouvé au Village des Valeurs pour 10$. Personnellement, je leur trouve beaucoup de charme. 


Ceux qui me diront que les jumelles ne sont pas un appareil d’astronomie peuvent toujours jacasser : vous seriez surpris de ce qu’on peut apercevoir dans un ciel nocturne dégagé juste avec de simples jumelles…


…ah oui, j’ai également celles-ci, modernes, mais repeintes à la mode vintage.


Cartes astronomiques

Je vous ai déjà montré cette carte collée dans un plateau de service.



En voici deux autres, collées sur des retailles de bois rescapées de mes rénovations, lorsque j’ai refait mes armoires.

D’abord, une carte des constellations, début 1900, imprimée sur du papier journal et collée sur du bois teint…


…puis cette carte des canaux de Mars (ah ! qu’ils m’ont fait rêver, ces canaux ! Merci, Bradbury !).  


La croyance en l’existence des canaux martiens dura de la fin du XIXe au début du XXe siècle (quoique certains conspirationnistes y croient toujours). Il ne s'agissait en fait que d'une interprétation de très grandes traces rectilignes dont l'existence fut confirmée par l'observation, mais dont l'origine fut considérée un temps comme géologique, avant de s'avérer un simple effet de la fatigue oculaire de l'observateur. Schiaparelli fut le premier à observer des formations rectilignes qu'il appela « canaux »,  sans s’avancer dans un premier temps quant à leur interprétation.

C’est Percival Lowell, conférencier, qui fut le principal promoteur de l’hypothèse des canaux d’irrigation. Il était convaincu de l'existence sur Mars d'habitants qui luttaient contre la sécheresse et la désertification en irriguant les terres jusque dans les régions équatoriales à partir de la fonte des calottes polaires, grâce à un système de pompes et d'écluses.

Mise à jour : voir les captivantes précisions de Mario Tessier dans les commentaires.


Cela dit…



Il ne me reste qu’à aller faire un tour là-haut pour tout constater de plus près !


P-S : Mario, si j’ai écris une bêtise, n’hésite pas à me le signaler !

4 commentaires:

  1. Salut Sébastien,
    Les traces rectilignes que voyaient Lowell ont été démenties par les observations ultérieures des astronomes européens, notamment de l'observatoire du Pic de Midi, où ceux-ci étaient équipés de bons télescopes et profitaient d'un ciel plus limpide que celui de Flagstaff, idéal pour l'observation planétaire. Ces canaux n'étaient en fait que des artefacts visuels d'un observateur qui travaillait à la limite de sa perception. Ce phénomène de fatigue visuelle était bien connu des astronomes Français. Lowell était d'ailleurs tellement entiché de ses canaux qu'il voyait également des traces rectilignes sur Mercure... Les Européens ont cessé de croire aux canaux martiens dès les premières décennies du XXe siècle mais les Américains préférèrent se fier à Lowell jusqu'à ce que les sondes Mariner, dans les années 1960, leur montrent un monde très différent de ce qu'ils s'imaginaient. Ce que l'on savait avec certitude de la planète Mars à l'époque aurait pu tenir sur une feuille de papier mais ça n'a pas empêché Camille Flammarion, et Lowell, d'écrire des centaines de pages sur le sujet alors que ce n'était que des spéculations. Quand on est scientifique, il faut avoir la sagesse de dire « Je ne sais pas » !

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    1. Merci pour ces éclaircissements, Mario !
      Je place en mise à jour...

      J'ai fouillé plus à fond la théorie (désuète) du phénomène géologique, et étrangement, l'article que j'avais lu (2011, il me semble), la considérait acceptable. Néanmoins, l'essentiel du web sérieux se range de ton point de vue. Encore merci !

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    2. Salut Sébastien,
      Sans doute as-tu lu un article qui s'inspirait des idées d'Alfred Russell Wallace (1823–1913), qui tentait d'expliquer les canaux martiens que voyait Lowell par la contraction et le refroidissement de l'écorce martienne. Déjà, à l'époque, les évidences spectrographiques et géologiques montraient qu’il faisait trop froid sur Mars, que l’eau y était absente, et que l’atmosphère y était trop ténue pour soutenir la vie. Il repoussait donc l'existence de Martiens et donc, de canaux artificiellement construits. Il proposa alors une théorie alternative pour expliquer ces canaux "pour sauver les apparences", comme disait ma grand-mère. Toutefois, Wallace n'était pas astronome, c'était un naturaliste inspiré par toutes sortes de questions scientifiques. Lowell, et ses assistants, demeurèrent les seuls astronomes du XXe siècle à défendre des lignes rectilignes sur Mars. (Et, entre nous, c'est bien dommage que les canaux martiens n'aient pas survécu parce que l'image de la planète Mars de Lowell était d'un grand romantisme, ayant inspiré de grands romans de science-fiction avec Wells et Bradbury. Pense à ce que nos sondes actuelles auraient pu découvrir en suivant les vestiges des routes dressées par les civilisations martiennes...)

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    3. Triste qu'un article de 2011 s'inspire de théories aussi désuète... d'autant que ce fut publié chez un éditeur bien connu...

      Cela dit, l'idée de vestiges d'une civilisation martienne me fait rêver depuis l'enfance (Wells et Bradbury, bien sûr, mais aussi ce "visage" qui n'est que simple paréidolie)... enfant, je jouais dans une sablière près de chez moi à "explorer les ruines martienne" (quand je ne domptais pas les vers des sables ou ne traquait pas l'oiseau-roc)...

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