vendredi 26 juillet 2019

Numismatique (1) : monnaie de la Seconde Guerre mondiale


Parmi les artificialia des anciens cabinets, on trouvait généralement des pièces de monnaies antiques (romaines, grecques et perses, notamment) ou d’anciennes décorations militaires.

Enfant, j’étais un numismate (très) amateur : comprendre ici que je ramassais tout ce qui ressemblait vaguement à une pièce de monnaie et ne portait pas une feuille d’érable, un castor, un voilier ou un caribou (les dollars étant alors en papier, voilà qui ne me rajeuni pas).

On m’en offrait, certes, mais j’ai constitué l’essentiel de ma collection en procédant à échanges avec des amis contre les cartes de hockey qu’on trouvait dans les paquets de gomme (ce qui ne m’intéressait pas du tout) ou en fouinant les ruines de maisons abandonnées.

C’est ainsi que j’ai ramassé de la monnaie canadienne de multiples époques, des devises d’une trentaine de pays différents, des jetons de traverse du pont Champlain, des médailles du couronnement de la reine Élisabeth II et des cent ans de la Confédération, des ornements circulaires en laiton pour les meubles, des jetons de casino, des pièces-souvenirs de divers festivals et des ronds de métal provenant de boîtes électriques (très jeune, je m’étais imaginé qu’il s’agissait de pièces de monnaie d’un pays n’existant plus — alors forcément, les inscriptions avaient disparues… l’imagination des enfants obéit à sa propre logique).

J’ai tout récemment jeté un regard d’adulte sur cette ferraille et j’y ai trouvé quelques éléments dignes de figurer dans mon cabinet. Aucune pièce ne vaut très cher, mais celles que j’ai choisi ont toutes un petit quelque chose qui suscite la curiosité…

…en entendant de trouver de vraies pièces antiques.

Pour ce premier billet, je traiterai de mes pièces frappées durant la Seconde Guerre mondiale.


Cent américain d’acier et de zinc, 1943

Afin de préserver le cuivre pour les effectifs de guerre, les Américains ont frappé des pièces en acier plaquées de zinc (on peut la voir ici comparée à une pièce de cuivre de l’année suivante). 


Pour la petite anecdote, sachez que seules sept pièces 1943 ont été frappées dans du cuivre — leur valeur se chiffre dans les 200 000 $ et plus. De nombreux faussaires ont d'ailleurs tenté de modifier la pièce 1948 afin de la faire passer pour une 1943 (il se servant d’une lentille et une lime de bijoutier pour transformer le 8 en 3).


Franc français « Morlon » dit « léger », 1945


Ici, il s’agit d’un franc frappé en aluminium. Je ne sais pas si la photo permet de considérer la différence avec un franc plus récent, mais le Morlon léger 45 est tellement cheap que je pourrais sans peine le plier à mains nues.




Cinq cents canadien en acier dit « de la Victoire », 1944

À la monnaie royale canadienne, on avait de la suite dans les idées. Le chiffre 5 s’écrit V en numéral romain et il s’agit de la première lettre pour le mot Victory (ou Victoire) qu’on mime en levant l’index et le majeur — vous me suivez ?


Il est fait en acier (comme aux États-Unis, le cuivre est réservé à l’effort de guerre) mais porte une particularité que peu de gens connaissent : le rebord de la pièce porte le slogan des « 6W » en code Morse : we win when we work willingly — un populaire slogan d’encouragement à l’effort de guerre.


En avers, on peut lire GEORGIVS VI D :G :REX ET IND:IMP, ce qui se traduit par « Georges VI, par la grâce de Dieu roi et empereur de l’Inde ».

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