mardi 24 mars 2020

Fantastiques végétaux (3) : Dans l'antre des plantes carnivores


 J’ai découvert l’existence des plantes carnivores par le film « Petite boutique des horreurs » mettant en vedette Rick Moranis, acteur s’étant fait jadis une spécialité dans les comédies SF/Fantastique.


On s’était rassemblé à huit ou neuf dans le sous-sol chez mon voisin Sébastien Trudel pour le regarder, sa gardienne le laissant se coucher à des heures impossibles et autorisant qu’on dorme à plusieurs chez lui, tant qu’on la laissait tranquille avec son chum à lui « faire visiter » la chambre des parents.

Si le film avait terrorisé les autres enfants (et en le revoyant, je réalise à quel point c’était ridicule), ma réaction avait été « Il me FAUT une plante comme ça ! ».   

(non, je ne lui aurais pas fait dévorer des gens… j’avais pour projet de la nourrir des rats qui abondaient dans la « cour à scrap » non loin de chez moi).

Par la suite, j’en ai vu dans de nombreuses occasions :



Dans Jayce et les conquérants de la lumière


…dans Les Pierrafeu


…dans Fraggle Rock


… dans les jeux de la série Super Mario

...dans une bande dessinées des Schtroumpfs

…entre autres.

Je pense qu’affronter des plantes carnivores est un incontournable pour tout bon explorateur.

Ce que je trouve dommage, toutefois, c’est qu’on s’inspire toujours de la dionée qui, ma foi, est beaucoup moins impressionnante dans la réalité qu’au cinéma.


Non, ce n'est pas moi qui est l'heureux propriétaire de ce plant... 
j'en rêverais, mais j'ai déjà eu un cactus et... il a manqué d'eau.

Elle n’en reste pas moins fascinante.


Au Québec, nous avons de nombreuses espèces de plantes carnivores. Elles pallient à la pauvreté du sol des tourbières en s'alimentant de petits invertébrés… ou davantage.  

Mon herbier compte deux espèces de plantes carnivores dont je suis très fier.


Sarracénie pourpre (Sarracenia purpurea)


La Sarracénie pourpre est une plante carnivore de la famille des sarracéniacées. Elle est l'emblème floral de la province de Terre-Neuve-et-Labrador. Cette plante est facilement reconnaissable, très rouge, avec des feuilles refermées sur elles-mêmes, ouvertes vers le ciel et normalement remplies d'eau.


Le piège formé par sa feuille fonctionne par noyade. L'urne doit pouvoir se remplir facilement d'eau. Contrairement à d'autres plantes carnivores à urnes, comme les nepenthès, la sarracénie n'a pas la capacité de produire de l'eau et doit donc récolter l'eau de la pluie.


Jusqu’à tout récemment, on croyait que les sarracénies et les néphentès ne se nourrissaient que d’insectes. On en a découvert il y a quelques années en train de digérer une salamandre. Dès lors, un projet a été établi pour filmer une centaine de spécimens avec des caméras spéciales.


Une image vaut mille mots.


Droséra





Les droséras sont de petites plantes insectivores. Les feuilles font environ 6 à 10 cm de long. Le limbe est orbiculaire. Elles sont sensibles aux excitations mécaniques et chimiques. 


Elles portent des poils glanduleux, parfois irritants, sécrétant des substances qui attirent et engluent les insectes. Après la capture, les poils se recourbent vers le limbe de la feuille. Les insectes ainsi piégés peuvent ensuite être digérés par des enzymes.


À partir de 1860, Charles Darwin et son fils Francis commencèrent une longue série d'expériences pour étudier la manière dont les droséras attrapaient et digéraient leurs proies. Ils ont constaté en particulier que les spécimens nourris atteignaient une taille plus imposante que les autres. Les plantes réagissaient bien avec la viande crue ou rôtie, le fromage, les œufs et le lait, mais refusaient de digérer le sucre, l’amidon et les graisses végétales.

Autrement dit, le droséra ne digère que des aliments provenant du règne animal.
Le résultat de ses recherches sur le droséra et d'autres plantes carnivores fut publié en 1875 dans son livre Insectivorous Plants.

On lui attribue également la phrase : "I care more about drosera than about the origin of all the species in the world."

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