samedi 7 mars 2020

Armures animalières


Depuis l’enfance, je suis fasciné par les animaux à armure : pangolins, tatous, tortues, porc-épics, hérissons et j’en passe… mon cabinet possède plusieurs armures animalières et je ne cesse de m’étonner de ces structures engendrées par l’évolution.


Carapace de tatou

Les tatous forment un ordre de mammifères dont les origines de l'ordre remontent au début du Tertiaire (il y a environ 60 millions d'années, soit juste après la disparition des dinosaures).


La carapace sur le dos des tatous est formée de plaques osseuses articulées recouvertes de corne fait en kératine, une famille de protéine constituant aussi les poils, plumes, cornes, ongles, becs de nombreux autres animaux.  

Seuls les tatous à trois bandes peuvent se rouler en boule ; ma carapace provient d’un tatou à neuf bandes. Son précédant propriétaire l’utilisait comme énorme cendrier et je dois vous dire que ce fut un travail de moine d’en retirer l’odeur.


La carapace des tatous est extrêmement résistante : il y a quelques années, un Texan un peu ivre avait décidé de tirer sur un tatou qui circulait sur son terrain — la balle a ricoché sur la carapace et est allée atteindre l’homme à la tête (et je vous jure que j’ai vérifié cette information, c’est véridique !).

Carapace de tortue-alligator

Les genres les plus anciens de tortues datent de 210 millions d'années, soit au début du Trias et bien avant les dinosaures massifs et imposants comme ceux que le cinéma aime dépeindre.



La caractéristique principale des tortues est d'être des reptiles munis d'une carapace. Celle-ci est composée d'un fond plat, le plastron, et d'une dossière convexe, la coquille. Ces deux parties sont réunies latéralement par deux ponts osseux et il reste donc une ouverture à l'avant pour laisser passer la tête et les pattes antérieures et une ouverture à l'arrière d'où sortent les pattes postérieures et la queue.


Tout comme celle du tatou, la carapace est constituée de plaques osseuses soudées au squelette de l'animal et est recouverte d'écailles en kératine. À la naissance la carapace est souvent molle. Elle grandit bien sûr avec l'âge. En général, jusqu’à ce que la tortue devienne adulte. La croissance des tortues s’effectue en cycles. Lorsqu’un cycle est terminé, un anneau se forme sur la carapace. On peut alors compter approximativement l’âge de la tortue.



Exuvie de limule

Le conservatisme morphologique exceptionnel des Limulidae au cours des 400 derniers millions d'années (150 pour les espèces actuelles) a conduit à leur réputation de « fossiles vivants ». Chez la limule, la carapace n’est pas en kératine, mais en chitine, comme la carapace des insectes, par exemple.



La carapace de la limule ne grandit pas ; elle doit alors muer (comme les serpents qui changent de peau), laissant derrière elle une carapace vide, nommée exuvie.





Coquille d’huitre

L'ordre Ostreida (à l'origine de la famille des Ostreidae, les « vraies huîtres » comestibles) émerge à la fin du Permien il y a 250 millions d'années, mais les mollusques de ce type remonte jusqu’à 430 millions d’années.




La coquille de l’huitre est très intéressante car elle est composée d’une protéine (la conchyoline) mais aussi d'aragonite, un minéral de la famille des calcites.




Test d’oursin

Les oursins semblent être apparus vers la fin de l'Ordovicien, il y a environ 450 millions d'années.


Leur squelette se nomme le « test ». Contrairement à la coquille d’huitre qui est composée d’une protéine et d’un minéral, le test d’oursin est purement minéral. 


Il s’agit d'une structure en carbonate de calcium (disons de la craie, pour faire simple) renforcée par une armature en cristaux de calcite. Ces deux ingrédients donnent au corps et surtout aux piquants des oursins une grande solidité.













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