mardi 9 novembre 2021

L'Art du catalogue

 La plupart d’entre vous le savent, j’ai acheté une maison le printemps dernier et depuis, je suis dans les rénovations par-dessus la tête. Ce qui signifie, entre autre, que je n’ai pas encore de bureau et que je travaille à la table de la cuisine ; que mes livres sont toujours empaquetés et que c’est la même chose pour mes curiosités. C’est bien dommage parce que j’ai des dizaines de merveilles qui attendent d’être montrées — toutefois explorer le garage pour retrouver la bonne boîte est un exploit qui relève des aventures d’Indiana Jones…

Ça me met dans une situation assez difficile considérant que la lecture, l’écriture et mon cabinet sont les principaux exutoires qui me permettent de vivre avec mon trouble anxieux.

Alors j’ai décidé de travailler sur mon cabinet d’une façon différente, c’est-à-dire d’en dresser le catalogue.


Je reviendrai éventuellement sur les catalogues en plusieurs billets — c’est un sujet qui mérite que l’on s’y attarde longuement. Certaines collections furent cataloguées avec un tel soin que les catalogues sont d’extraordinaires œuvres d’arts en même temps que de fabuleux compendiums scientifiques — ils mêlent savoir et émerveillement, et sont donc en eux-mêmes des « cabinets de papier », en plus d’être des artificialia qui méritent de siéger dans n’importe quel cabinet.


Il s'agit, avec les bestiaires, des ancêtres des encyclopédies visuelles.


Le Wondertooneel der Nature est d’ailleurs l’un des plus connus.










Je n’ai malheureusement pas le talent artistique pour dessiner mes curiosités. Je croyais d’abord devoir me résigner aux photographies, puis j’ai songé qu’avec le Flickr de Biodiversity Heritage Library, je pourrais ramasser des illustrations de mes spécimens et les rassembler sur une même page grâce à mes modestes talents de Photoshop.


Mon catalogue est donc divisé en cinq parties : les classiques Naturalia, Scientifica, Exotica et Artificialia, auxquels j’ai décidé d’ajouter la section Mythica, pour les canulars, les créatures mythiques, les cartes de continents légendaires et divers objets liés aux croyances spirites.

Chacun de ces grands chapitres dispose d’une page-titre en couleur comme celle-ci.




Par la suite, chaque sous divisions sera représentée par une page-titre en noir et blanc portant une gravure ; elles ne sont pas encore faites.




Puis vient une lettrine pour chaque chapitre…




…et finalement, chaque genre et espèces (dans le cas ci-dessous, Conus).

Chaque espèce est présentée par son nom et une courte description de faits que je juge intéressants. Puis cela se termine par des planches artistiques. Ceci en est une que j’ai téléchargée de Heritage Library…




…et avec plusieurs comme celles-ci, j’ai pu me faire une planche qui recense tous mes Conus.





J’ai décidé d’ajouter également une planche qui explique la façon dont ces coquillages chassent parce qu’il faut l’admettre, c’est assez impressionnant.



Et voilà ! J’ai de quoi m’occuper jusqu’à ce que mes rénovations soient terminées, et même au-delà… car je dois admettre que c’est un vrai travail de moine (mais ô combien enrichissant !) de fouiller les plus de 300 000 illustrations de la Biodiversity Heritage Library… mais ça occupe l’esprit, ça chasse les pensées-parasites et par la suite, on dort mieux avec la tête pleine d’œuvres scientifiques qu’avec la tête pleine d’angoisses… 


Je termine en vous montrant quelques échantillons des vingt-neuf planches que j’ai photoshopé jusqu’à maintenant.  









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