mardi 17 novembre 2020

Au fond, fallait juste y penser…

Essentiellement, j’ai monté mon cabinet avec ce que je trouvais dans la nature, à bas prix dans les brocantes et des cadeaux. Je crois que ce qu’on m’a le plus offert, ce sont les coquillages. Faut dire que la plupart des gens qui voyagent un peu en ramassent, puis les laissent s’empoussiérer. Donc on m’en a donné beaucoup, provenant autant des Antilles ou du Pacifique que du Groenland ou de l’Islande.

 

Mon petit présentoir, fabriqué il y a deux ans, ne suffisait plus…

 




…puis j’ai repensé à ce gros coffre à coutellerie, en noyer, qu’un monsieur m’avait offert en même temps que quelques autres cadeaux, dont un appareil photo antique.

 

Alors voici…  

 








Pour ceux que ça intéresserait, on en trouve régulièrement dans les brocantes et les Villages des Valeurs ; à tout hasard, j’ai tapé « coffre à coutellerie » sur Kijiji et on m’a proposé celui-ci pour 10$...





Hippopus hippopus


Je vais continuer à présenter quelques espèces de coquillages de temps à autre. Je vous montre ici Hippopus hippopus, ou "bénitier pied-de-cheval".





La taille adulte est comprise entre 25 et 40 cm, voire 50 cm. La maturité est atteinte vers 15 cm. Certains bénitiers très âgés peuvent mesurer plus de 2m.


  
C'est une espèce qui vit posée sur le sable (préférentiellement du sable blanc fin et propre), jusqu'à une trentaine de mètres de profondeur maximum, et qui demeure mobile toute sa vie contrairement aux autres bénitiers.




Un hippopus hippopus dans son milieu naturel


On la trouve essentiellement dans l'océan Pacifique ouest et la région indonésienne. C'est un animal filtreur, qui se nourrit en grande partie de la matière organique en suspension dans l'eau 

Elle est souvent collectée pour sa belle coquille ou pour sa chair ; cependant sa croissance très lente rend ce type de pêche peu durable, car les stocks peuvent mettre plusieurs décennies à se régénérer après une unique séance de récolte. L'espèce serait même déjà totalement éteinte dans plusieurs pays du Pacifique.

En Europe, de gigantesques coquilles de ces mollusques furent utilisées comme bénitiers dès la Renaissance, notamment dans les églises les plus riches capables de se procurer des objets venus de si loin (aucune espèce n'est répertoriée dans l'océan Atlantique).


Des coquilles fossilisées (notamment du Pléistocène) réapparaissent à la surface du sol quand on creuse les roches calcaires d'origine corallienne des régions tropicales (par exemple au Kenya). Rares et précieux, ces coquillages ont été travaillés depuis 11 000 ans, sculptés, polis, possédés et échangés, dans une grande partie de l'Asie du Sud-Est. Les chefs mélanésiens appréciaient beaucoup ces objets de prestige, autrement plus durables que les objets sculptés en bois, jusqu'à leur attribuer des pouvoirs spéciaux --- on dit qu'en les utilisant comme bassin divinatoire, on peut y prédire les tempêtes.


Une espèce voisine de mon spécimen


Les bénitiers peuvent fabriquer des perles et les plus énormes viennent de ces espèces, tel que montré (encore une fois !) dans Vingt mille lieues sous les mers.




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