mercredi 8 décembre 2021

Artefact d'une civilisation "perdue"...

 

À la mémoire de M. D.

 

Tout récemment, j’ai hérité d’une partie de la collection d’un collectionneur. Il s’agit bien ici d’un collectionneur et non d’un cabinetier : ainsi, c’était un spécialiste dans son domaine et il n’amassait que des éléments étant très étroitement liés à son domaine d’expertise — dans ce cas précis, l’histoire de la métallurgie.



C’est par l’entremise de ce monsieur qu’un ami avait obtenu la lance africaine qu’il m’a offert.


J’échangeais parfois des courriels avec ce monsieur, un grand érudit torontois qui m’avait promis de me faire visiter sa vaste collection après la pandémie. Malheureusement, il nous a quitté avant que nous puissions concrétiser ce projet.

La plupart des objets de sa collection furent offerts à divers musées et universités ; son épouse a pris la décision de me faire parvenir tous les objets sur lesquels les institutions consultées avaient levé le nez — de véritables trésors à mes yeux. Sa lettre affirme que son époux aurait désiré que les objets aillent à quelqu’un qui les chérirait.

J’ai ainsi hérité de quelques objets romains de la vie courante, d’autres des Balkans et plusieurs pièces de monnaie de basse qualité (ce qui ne me dérange absolument pas ; juste l’idée que ces objets ont traversé les âges me fait rêver).

Je reviendrai sur les pièces de monnaies. Aujourd’hui j’aborde un objet issu d’une civilisation « mystérieuse », les Bura. Il s’agit d’une pointe d’épieu datant environ de l’an 1000.



Oui, j'ai reçu un certificat d'authenticité avec plusieurs des objets



 La culture Bura fait référence à un ensemble de archéologiques des sites dans la partie inférieure du fleuve Niger.

 

À peu près tout ce que j’en sais vient de ce livre.




Une datation au radiocarbone nous révèle que la culture Bura émerge au 3ème siècle après JC et perdure jusqu'au 13ème siècle. Mais très peu est réellement compris sur cette civilisation « obscure » et sa culture car elle a été découverte il y a seulement quelques décennies (en 1975).

 

Nommée d'après le site archéologique de Bura, la culture de Bura a produit une variété d'artefacts distinctifs en argile, en fer et en pierre, dont d’énigmatiques monolithes. 


Elle fut d'abord l’unique culture de son territoire et le demeura pendant quatre siècles. Puis, de l'an 700 à l'an 1000, elle devint cernée par des rivales. On ne sait pas encore comment la culture Bura s'est lié à d'autres cultures africaines anciennes et aux royaumes sahéliens plus tardifs influencés par l'islam comme le Ghana ou le Mali.




Néanmoins, après un règne millénaire, la culture Bura a disparu vers 1300, pour n’être redécouverte, comme dit plus haut, qu’en 1975. 




D'après la forme et le poids de cette pointe d'épieu, elle devait probablement être fixée sur un manche de bois flexible de plus ou moins quatre pieds. Forgée de manière à percer le cuir, elle pouvait être utilisée autant pour la chasse au gros gibier que pour la guerre. Les deux pointes arrières permettaient à l'épieu de rester fiché dans sa victime et le retrait était plus dangereux que la perforation elle-même, à moins de bénéficier des soins d'un guérisseur capable d'inciser et de suturer correctement. 

 

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