lundi 20 décembre 2021

Rariora musei Besleriani


Abordons aujourd'hui le catalogue de Basilius Besner. 



Tout comme Albertus Seba, Besler était un pharmacien. Il faut comprendre ici que durant la Renaissance et l’époque baroque, pratique de la pharmacologie demandait (à moins d’être un charlatan) de solides connaissances en botanique. Il était essentiel de se procurer des plantes de partout à travers le monde afin de préparer des remèdes et pour cela, il fallait fréquenter les ports, discuter avec les marins, les voyageurs naturalistes et les médecins de bord. C’est ainsi que beaucoup de pharmaciens devinrent cabinetiers.    





Besler dirige la pharmacie Zum Marienbild à Nuremberg de 1589 à 1629. Autant pour faciliter l’approvisionnement en plantes médicale que pour s’adonner à sa passion de l’horticulture, le prince-évêque Jean Conrad de Gemmingen demande à Besler de créer un jardin botanique. Le jardin dessiné par Besler, d’une superficie d’un hectare et comportant huit terrasses, devient rapidement célèbre.


Au niveau plus personnel, Besler se constitue un cabinet de curiosités en achetant des étrangetés aux marins et aux naturalistes qu’il côtoie. Son cabinet n’est pas nécessairement le plus vaste ni le plus impressionnant, mais qui sera vite ouvert au public de Nuremberg, ce qui illustre bien la mouvance des cabinets de curiosités vers ce qui deviendra les musées publics. 


C’est lorsqu’il fait paraître le catalogue des plantes du jardin botanique (Hortus Eystettensis, un ouvrage qui décrit 1 084 espèces végétales agrémenté de 367 gravures à couper le souffle !), qu’il profite de l’occasion pour faire exécuter un catalogue de son cabinet personnel. 




Illustrations du Hortus Eystettensis


Le Rariora musei Besleriani n’est peut-être pas le catalogue le plus abouti au niveau artistique (Hortus Eystettensis est certainement plus impressionnant) mais il reste fort agréable à contempler pour le style très ancien des gravures.





J’aime notamment qu’il intègre des appareils scientifiques. 




Ci-haut, une rare illustration de Jenny Hanniver dans une posture « naturelle ».




Son intérêt pour les fossiles et les commentaires qu’il en fait sont tout aussi intéressants



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