Alors comme ce sera le cas chaque 28 du mois, je vous parle brièvement de l’un des bijoux de mes Artificialia.
Je sais peu de choses sur ce pendentif. Il m’en venu avec un certificat d’authenticité stipulant qu’il fut découvert en Serbie sur un site archéologique datant de la fin du XVIIIe siècle. C’est encore le résultat d’un échange, cette fois avec un confrère européen qui désirait un artefact wendat (j’ai le plaisir d’en posséder quelques-uns, et j’ai déterré moi-même la plupart d’entre eux).
C’est un pendentif modeste, en bronze. En faisant des
recherches sur l’histoire de la joaillerie pour mon ami Érick (lui-même
maître-joaillier), j’ai pu découvrir que l’orifice central et les quatre petits
trous étaient supposés avoir un fond formé d’une plaquette et que celle-ci fut
arrachée, probablement à l’aide d’un couteau, afin de récupérer les pierres
ornementales.
Un bijou du même type en meilleure état
Les quatre petits trous portaient des pierres de faible
valeur (faute de quoi le bijou aurait été fait dans un métal précieux),
possiblement de la malachite qui était alors fort populaire chez les gens de
classe moyenne, comme les petits marchands ou les médecins de campagne.
L’orifice central contenait probablement un cabochon de
verre sous lequel on pouvait glisser un petit objet. Le bijou est trop petit
pour une peinture miniature mais on y glissait souvent une fleur séchée,
quelques cheveux d’un être cher ou un bout de papier contenant un verset
biblique (le plus souvent Jean 3 :16).
Des fleurs séchées en ornement central
Comme avec chacun de mes objets antiques, je passe souvent
du temps à rêvasser à son ancien propriétaire et au destin du bijou lui-même :
qui l’a porté ? qu’est-ce qui se trouvait sous le cabochon ? comment son
propriétaire l’a perdu ?
Un jour je consacrerai un billet spécial à l’étrange sentiment
qu’il y a à travailler dans une pièce où tous les objets artificiels sont déjà appartenu
à plusieurs personnes… tant d’histoires inconnues qui flottent autour de soi… c’est
très particulier.
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