Alors pour le 22 Ornithologie, je vous montre ces serres de hibou grand-duc (le mot s’applique aux griffes et non aux doigts ou la patte elle-même, dixit Le Robert). Je dis « grand-duc », mais je devrais préciser « grand-duc d’Amérique », car notre ami a un homonyme européen qui n’appartient pas à la même espèce.
Ces serres sont tout ce que j’ai pu récupérer d’une vieille
taxidermie mangée par les mites issue d’une vieille grange — et ce n’est pas la
même taxidermie usée que mon oncle m’a donné et dont j’ai pu récupérer le
crâne. Dans ce cas précis, non seulement le crâne était irrécupérable, mais l’autre
patte aussi, de même que l’essentiel du plumage sur lequel un produit noirâtre (goudron ? mélasse ? huile de vidange ?) avait coulé. J’ai pu sauver deux belles
plumes des ailes et honnêtement, je n’aurais pas pu en récupérer trois.
Le duvet de la patte n’est pas dans un superbe état, mais les serres
sont intactes et c’est l’essentiel.
Les pattes des chouettes et des hiboux se différencient de
celles des aigles par des serres presque toutes égales et de grande taille.
Les doigts sont plus courts que ceux des autres rapaces. La courbure interne
est moins prononcée, leur donnant un air de griffes de chat. Enfin et surtout,
l’un des doigts avant peut pivoter vers l’arrière, pour donner une prise « deux
en avant, deux en arrière ».
Comparé aux autres rapaces, les hiboux capturent des proies relativement petites (surtout des souris, des rats et des mulots, versus un aigle de même envergure qui pourra facilement capturer un lièvre). Contrairement à la croyance populaire, le hibou ne tue pas avec ses serres en brisant l’échine de sa proie (bien qu’il le pourrait : la puissance des serres du hibou grand-duc a été mesurée à 300 livres par pouce carré). S’il peut arriver qu’elle meure au bout son sang après avoir été percée d’une griffe, c’est un résultat accidentel. Les serres servent à capturer et dépecer ; c’est avec son bec que le hibou mettra à mort l’infortuné rongeur.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire