mercredi 5 juin 2019

Aquafauna


Je me suis longtemps creusé le ciboulot pour trouver une élégante façon d’exposer mes spécimens de la faune marine. Un coffret ne donnait qu’une empilade et ne leur rendait pas justice ; les fixer à un cadre aurait nécessité de les coller, ce qui aurait empêché de les manipuler par la suite.

Puis j’ai vu cette collection ayant appartenu à un grand naturaliste du XIXe siècle dans un musée et j’ai décidé de m’en inspirer. Toutefois, je n’avais pas très envie de fabriquer les petites cases une à une.



Heureusement, il y a, au Dollarama, ces boîtes contenant des lettres de bois (3$). J’ai réservé les lettres pour un autre projet (des séparateurs dans ma bibliothèque) et j’ai gardé le coffret.



Comme il n’était pas assez grand, j’en ai acheté deux petits (1,25$ ch.) et j’ai balancé le contenu dans le tiroir d’artisanat de ma conjointe.



Tout d’abord, j’ai posé mes spécimens sur le paquet afin de cerner où il me faudrait retirer des séparateurs, puis j’ai enlevé ceux en trop avec des pinces.




Je me suis improvisé des coins métalliques avec de petites équerres (22 cents chacun) que j’ai peintes de couleur or. Idem pour une petite ferrure droite ramassée à 55 cents à la Ressourcerie.



Puis j’ai imprimé le nom latin de chaque coquillage sur un papier cartonné et je les ai collés au fond de chaque case.

Le résultat n’est pas vilain du tout…







Permettez-moi d’en profiter pour vous présenter mes spécimens les plus fascinants.



Le Cône Princier (Conus aulicus) est un mollusque qui chasse ses proies à l'aide d'un dard venimeux qu'il peut projeter violemment devant lui. Le venin de cette espèce est dangereux, voire mortel pour l'Homme, mais les accidents demeurent rares car cette espèce est essentiellement nocturne et peu agressive (il piquera uniquement en cas de légitime défense).




Le Murex Épineux (Bolinus brandaris) sécrète un mucus qui fournissait la pourpre de Tyr ou pourpre impériale. Cette teinture rouge violacée, très coûteuse à produire et d'une exceptionnelle solidité, faisait partie des produits de luxe du monde méditerranéen antique. Les vêtements teints en pourpre étaient réservés à une élite. Dans la civilisation romaine, le vêtement indiquait le statut social, notamment par la largeur de la bande pourpre portée sur la toge et la couleur plus ou moins vive des vêtements rouges. Seuls les empereurs portaient des vêtements entièrement pourpres.


Le Cauri Violet (cyprea caputserpentis), comme tous les coquillages de la famille des cauris, fut utilisé comme monnaie de commodité un peu partout à travers le monde. On en retrouve en Chine dès 1600 av. JC. Au Xe siècle, les marins arabes et européens se les échangeaient pour commercer plus aisément qu’avec de vraies monnaies, sujettes à la contrefaçon. Encore de nos jours, certains pays africains comme le Bénin utilisent les cauris en complément de leur monnaie moderne. Le cauri violet fut toujours considéré comme le plus précieux. Rare et coloré, il est encore utilisé de nos jours en joaillerie.



Où dénicher ses spécimens ?

D’accord, on n’a pas tous la chance d’aller au bord de l’océan. J’avoue que j’ai été plutôt chanceux à ce niveau. Pour ceux qui voudraient exposer des coquillages dans leur cabinet sans pouvoir les dénicher dans la nature, sachez que le Dollarama en vend de pleins pots et de pleins sacs (oui-oui, ce sont des vrais). 




Vous pouvez très bien débuter votre collection ainsi : il n’y a pas de honte à acheter ses spécimens dans un humble magasin comme celui-ci. L’essentiel, c’est de s’émerveiller face à la faune marine, et qu’importe la provenance des coquillages !

Par la suite, eBay vous permettra de repérer quelques spécimens plus rares ou plus étonnants, rarement pour plus de quelques dollars.

Coût du projet : 8,69 $
Temps investi : 4 heures (c’est long à teindre, les petites cases).


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