lundi 17 juin 2019

Microcosme sous cloche


La classe bourgeoise de l’époque victorienne connait un véritable engouement pour l’histoire naturelle. Les « cages de verre » sont l’une des manifestations de cet intérêt. La plupart des familles aisées avaient, en guise d’objet décoratif, une cloche de verre sous laquelle se trouvaient des spécimens naturalisés.


Certains frôlaient le grotesque comme les crapauds empaillés placés debout et vêtus de petits complets, à la manière du personnage de Kenneth Grahame, ou dans diverses situations anthropomorphiques.



D’autres étaient totalement fantasques, comme des oiseaux composites constitués de spécimens d’espèces différentes « fusionnés » en un seul grâce aux compétences du taxidermiste.



Le tout était généralement accompagnés de décorations tarabiscotées et souvent monté sur un mécanisme de boite à musique.

Chez les scientifiques, on privilégiait deux types de cage de verre : les représentations de familles et les microcosmes. Les représentations de famille étaient de très grosses cloches contenant un membre de chaque espèce d’une même famille (par exemple, tous les types de colibris).


Les microcosmes, comme leur nom l’indique, sont de petits instantanés naturels où le taxidermiste tente résumer en un seul coup d’œil l’habitat d’un spécimen ; un ou deux échantillons minéraux et quelques végétaux séchés, le tout scrupuleusement sélectionné le plus près possible de lieu de capture de l’animal.

Dans un cas comme dans l’autre, l’idée est de reproduire en trois dimensions la traditionnelle planche d’art naturaliste.




Je m’y suis essayé aujourd’hui avec un insecte, en m’inspirant de ce microcosme de scarabée trouvé sur le web.



J’ai choisi la libellule capturée hier…



…et, pour représenter son habitat (une rive rocailleuse)…


…j’ai choisi ce schiste, ce bois flotté de bouleau (l’espèce d’arbre dominante des lieux) et ce minuscule coquillage (environ 3 millimètres).



J’ai collé la pierre avec de la colle Testors pour modèles réduits ainsi que le morceau de bois sur son socle. Pour coller la libellule, j’ai utilisé le Mod Podge, craignant qu’une colle plus forte ne l’abime. J’ai surtout travaillé avec des pinces à sourcils (pour poser les objets) et un cure-dent (pour poser les gouttes de colle).



Pour la cloche, il s’agit de l’ensemble sous-verre DavidsTea / chandelle du Dollarama présenté dans le billet spécimens sous cloche.


Voilà donc une pièce pour votre cabinet de curiosités qui attire l'oeil tout en exhibant votre dextérité et votre sens de l'esthétique.

Coût du projet : 3$
Temps investi : agréable promenade de 2 heures pour choisir les spécimens
                         2 heures pour les délicates séances de montage
                         30 minutes de séchage pour la colle entre chaque étape
       

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