vendredi 2 décembre 2022

Mormolyce phyllodes

Quand on pense aux coléoptères, on imagine généralement le « modèle rond » de type scarabée ou coccinelle ; certains penseront au « modèle long », comme les longicornes ou les buprestes. Toutefois, il existe plusieurs autres formes et aujourd’hui, je vous présente mon Mormolyce phyllodes, mieux connu sous le nom de « scarabée violon ».





Le mormolyce peuvent atteindre une longueur de 60 à 100 millimètres. Ces coléoptères possèdent un corps plat en forme de feuille, noir brillant ou brun avec des élytres translucides distinctifs en forme de violon (d'où le nom).

Cette forme a deux fonctions. D’une part, elle sert de camouflage, aidant l’animal à se confondre avec les feuilles.

 




De plus, son corps plus plat (proportionnellement à sa taille) que celui des autres coléoptères est un atout pour se cacher dans les fissures du sol ou sous l'écorce et les feuilles des arbres.

 



Ce sont essentiellement des prédateurs, se nourrissant de larves d’autres insectes. S’ils sont dérangés ou attaqués, ils peuvent sécréter de l’acide butyrique toxique, comme plusieurs autres coléoptères.

  

Répandue et localement commune dans les forêts tropicales subsistantes d'Asie du Sud-Est, en particulier à Java, en Indonésie, au Brunei, en Malaisie, à Sumatra, en Thaïlande et en Papouasie-Nouvelle-Guinée, cette espèce est généralement bien connue des collectionneurs pour qui l’apparence en fait un spécimen de choix. L’espèce est devenue célèbre lors de la publication de The natural history of beetles par Henry G. Bohn, en 1852. Du coup, tous les collectionneurs en voulaient un.

 

Illustration de l’édition de 1852

 

Son apparence de violon a d’ailleurs fait courir le mythe qu’il pouvait, en agitant ses longues antennes, produire un son comparable à celui des cordes d’un violon. C’est faux, bien entendu, et c’est bien dommage : ça m’aurait donné le goût d’en garder en captivité.

 

J’ai obtenu mon spécimen par échange et je ne l’ai pas encore exposé. Non seulement je n’arrive pas à me décider à savoir si je veux le mettre dans le grand cadre des coléoptères, son propre petit cadre ou le monter sous cloche de verre, mais en plus, je ne sais pas si j’oserai tenter de lui écarter les élytres. C’est certain que ça le rendrait plus impressionnant mais d’une part, il perdrait son air de violon et d’autre part, j’ai un peu peur de l’endommager (même si je suis devenu plutôt habile à cet exercice depuis le début du blog). Idéalement, il m’en faudrait un deuxième pour l’exposer en deux postures différentes.

 


Alors bref, je n’ai pas encore pris ma décision et dans le doute, on s’abstient : comme une centaine d’autres spécimens, mon mormolyce patiente dans son coffret de protection en attendant son tour…

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