Quand on pense aux coléoptères, on imagine généralement le « modèle rond » de type scarabée ou coccinelle ; certains penseront au « modèle long », comme les longicornes ou les buprestes. Toutefois, il existe plusieurs autres formes et aujourd’hui, je vous présente mon Mormolyce phyllodes, mieux connu sous le nom de « scarabée violon ».
Le mormolyce peuvent atteindre une longueur de 60 à 100
millimètres. Ces coléoptères possèdent un corps plat en forme de feuille, noir
brillant ou brun avec des élytres translucides distinctifs en forme de violon
(d'où le nom).
Cette forme a deux fonctions. D’une part, elle sert de camouflage,
aidant l’animal à se confondre avec les feuilles.
De plus, son corps plus plat (proportionnellement à sa
taille) que celui des autres coléoptères est un atout pour se cacher dans les
fissures du sol ou sous l'écorce et les feuilles des arbres.
Ce sont essentiellement des prédateurs, se nourrissant de larves d’autres insectes. S’ils sont dérangés ou attaqués, ils peuvent sécréter de l’acide butyrique toxique, comme plusieurs autres coléoptères.
Répandue et localement commune dans les forêts tropicales
subsistantes d'Asie du Sud-Est, en particulier à Java, en Indonésie, au Brunei,
en Malaisie, à Sumatra, en Thaïlande et en Papouasie-Nouvelle-Guinée, cette espèce
est généralement bien connue des collectionneurs pour qui l’apparence en fait
un spécimen de choix. L’espèce est devenue célèbre lors de la publication de The
natural history of beetles par Henry G. Bohn, en 1852. Du coup, tous les
collectionneurs en voulaient un.
Illustration de l’édition de 1852
Son apparence de violon a d’ailleurs fait courir le mythe qu’il
pouvait, en agitant ses longues antennes, produire un son comparable à celui
des cordes d’un violon. C’est faux, bien entendu, et c’est bien dommage :
ça m’aurait donné le goût d’en garder en captivité.
J’ai obtenu mon spécimen par échange et je ne l’ai pas
encore exposé. Non seulement je n’arrive pas à me décider à savoir si je veux
le mettre dans le grand cadre des coléoptères, son propre petit cadre ou le
monter sous cloche de verre, mais en plus, je ne sais pas si j’oserai tenter de
lui écarter les élytres. C’est certain que ça le rendrait plus impressionnant
mais d’une part, il perdrait son air de violon et d’autre part, j’ai un peu
peur de l’endommager (même si je suis devenu plutôt habile à cet exercice
depuis le début du blog). Idéalement, il m’en faudrait un deuxième pour l’exposer
en deux postures différentes.
Alors bref, je n’ai pas encore pris ma décision et dans le
doute, on s’abstient : comme une centaine d’autres spécimens, mon mormolyce
patiente dans son coffret de protection en attendant son tour…
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