Journée occupée pour moi, donc le billet sera bref. Nous
sommes le 6 du mois, donc je vous entretiens de pierres ornementales ou
précieuses — dans ce cas-ci, l’émeraude, une de mes pierres préférées.
L’émeraude est une variété de béryl, dont la couleur verte
provient essentiellement de traces de chrome. On en évoque déjà la présence à
Babylone où elle servait de monnaie d’échange. En Égypte se trouvaient des
mines d’émeraude, dont on a fabriqué des bijoux pour les grands de l'empire. Chez
les auteurs classiques (Théophraste, Hérodote ou Pline l'Ancien), on évoque des
statues, des colonnes ou obélisques taillées dans un unique bloc d’émeraude
(dans Le Messie de Dune, Herbert reprend ce mythe pour doter Paul
Atréides d’un trône en tout point semblable aux chef-d’œuvres décrits par les
auteurs classiques). Il est probable que
ces récits classiques ont été exagérés ou qu’ils décrivaient d’autres pierres
vertes, comme la malachite ; néanmoins, de nombreux explorateurs, durant le
premier âge d’or de l’archéologie au XIXe siècle, ont tenté de retrouver ces
trésors imaginaires.
Les cabinets baroques détenaient presque immanquablement des
émeraudes, tant pour la beauté de la pierre que pour leur soi-disant pouvoir de
guérison. Les apothicaires offraient d’ailleurs de la poudre d’émeraude à leurs
clients les plus fortunés pour soigner les maladies les plus graves —
généralement sans succès, on l’aura compris.
J’ai dans mon présentoir minéralogique, un beau morceau de
béryl tirant sur le vert, une émeraude brute et un cristal d’émeraude
légèrement raffiné. Ce sont trois pièces que j’aime beaucoup.
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