samedi 17 décembre 2022

Poignard d'Asmara, Première Guerre Mondiale

L'architecture (appelons cela comme ça) de mon bureau-cabinet consiste en quatre murs de 12 pieds. Chacun dispose d'un présentoir de 4 pieds de large par 8 pieds de haut, placé entre deux étagères-bibliothèques de même dimension. Ma conjointe et moi avons tout fabriqué de nos mains, en chêne massif.


On peut voir ici le présentoir Naturalia I. entre les livres des auteurs aux noms commençant par A jusqu'à D (oui, j'achète des livres de biblioventes). J'ai un autre présentoir Naturalia, un Naturalia - Scientifica - Artificialia et un dernier Exotica. Un présentoir vitré et une tablette sous la fenêtre sont également consacrés aux Scientifica.


Je vous montrerai tout cela quand j'aurai terminé, c'est promis : je publierai une vidéo imitant une visite virtuelle.    


Mon présentoir à Exotica n'est pas encore terminé mais, comme je présente une arme aujourd'hui, je voulais vous donner un aperçu...



Parmi les armes de petites tailles, juste au-dessus de la sarbacane dayak dont j'ai déjà parlé, se trouve un court poignard en fer forgé et au fourreau recouvert de peau de serpent.  



Il est plutôt difficile de dater cette arme avec certitude, considérant qu’il s’agit d’un modèle traditionnel qui fut fait pendant des siècles. Le poignard est tel que ceux qu’on retrouvait chez les Touaregs, les Toubous, les Soudanais et les Erythréens. 


Toutefois, il ressemble énormément à ceux qui furent fabriqués selon un modèle uniformisé pour la Première Guerre mondiale, en noir, jaune et rouge, afin de s’accorder à l’uniforme de la cavalerie d’Asmara. Tous les cavaliers portèrent cette arme, qu’on attachait au bras gauche ; celle-ci est décrite par Cesare Calamandrei dans  "Pugnali e coltelli italiani militari e di Partito 1916-1989" (traduction : Poignards et couteaux italiens militaires et du Parti), même si le poignard n’est pas italien, considérant que la cité d’Asmara fut occupée par l'Italie à partir février 1889, devenant la capitale de l'Érythrée italienne en 1900.


D’uniques et élaborés selon les désirs de la famille, ces poignards furent uniformisés pour la guerre et ce modèle devint, à la fin de la guerre, un objet convoité par les collectionneurs. Dans ce but, on en fabriqua jusqu’aux années 1950, mais ceux de cette époque ne présentement de trace de martèlement sur la lame. 


Ainsi, d’après les sites de musées que j’ai consulté, il s’agit probablement d’un poignard érythréen de la Première Guerre mondiale, ce qui lui donnerait plus de 100 ans .

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