Le concept de « taxon Lazare » (en référence au personnage biblique de Lazare qui aurait été ressuscité par le Christ) me fascine depuis l’enfance et mes lectures telles que « Le Monde Perdu » ou « l’Île aux fossiles vivants ». Je me souviens d’avoir été fasciné par l’épopée du cœlacanthe. Le concept de « fossile vivant », s’il est désuet, m’a également émerveillé dans ma jeunesse. L’idée qu’une espèce ayant existé à l’époque des dinosaures (ou avant) existe encore aujourd’hui est absolument merveilleuse, bien qu’on sache à présent que l’évolution bel et bien transformé ces espèces au fil du temps.
L’un des « fossiles vivants » dont on entend peu parler est le coquillage Pied-de-Pélican (Aporrhais pespelecani). Les Aporrhais appartiennent à une famille qui était bien représentée et très diversifiée au Crétacé, il y a plus de 65 millions d'années. Il n'en subsiste aujourd'hui que cinq espèces, toutes dans l'Atlantique, de la Norvège et de l'Islande jusqu'au sud du Maroc. On les rencontre également en Manche, en mer du Nord et en Méditerranée.
C’est lors des Utopiales de Nantes que j’ai découvert mon spécimen. Je n’aime pas beaucoup les foules et il m’a fallu aller prendre l’air (ne vous y trompez pas, je garde énormément de bons souvenirs des Utopiales, j’ai adoré y aller et avoir été sur la même table ronde que le grand Christopher Priest fut un moment marquant de ma carrière... mais une foule reste une foule).
J’ai longé longuement le port nantais (d’ailleurs une partie du roman que j’achevais alors s’y déroule) et j’ai découvert quelques petits spécimens, dont mon Pied-de-Pélican. Ce n’est pas un coquillage d’eau douce, mais il arrive souvent de trouver des coquillages marins dans les ports car ceux-ci s’accrochent aux bateaux ou se prennent dans les filets.
Heureux comme un enfant, je suis revenu du port avec mes trouvailles, je les ai lavées dans ma chambre d’hôtel et les ai identifiées sur le web avec mon portable.
Et, mes « batteries sociales » étant rechargées, je suis retourné affronter les Utopiales.
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